France : le plan de relance évalué positivement, au moins pour le court terme

Publié le 27 octobre 2021 à 9h42 - par

L’objectif à court terme du plan de relance de l’économie française est « en passe d’être atteint », mais la priorité à la rapidité a parfois nui à la qualité de certains projets, selon un rapport d’évaluation de France Relance remis mardi 26 octobre 2021 au gouvernement.

France : le plan de relance évalué positivement, au moins pour le court terme

« L’objectif macro-économique de court terme est atteint ou va bientôt être atteint en terme d’activité, et encore plus en terme d’emplois », s’est félicité le président du comité d’évaluation Benoît Cœuré lors d’une présentation du rapport à la presse. Toutefois « on ne sait pas quantifier la contribution spécifique de France Relance par rapport à l’ensemble des facteurs » qui ont permis le redressement, a nuancé M. Cœuré. Il a souligné que c’était la première fois qu’un plan de soutien public était évalué aussi rapidement et de manière indépendante, alors que le plan de 100 milliards d’euros, lancé à l’été 2020, court jusqu’à la fin 2022. L’économiste a aussi salué le travail de « Bercy en tant que coordinateur », car « les objectifs opérationnels seront tenus », notamment celui d’engager 70 milliards d’euros du plan avant la fin 2021.

À la fin août 2021, 47 milliards d’euros avaient été engagés et 29 milliards décaissés. Benoit Cœuré a toutefois estimé qu’il y avait un risque « qu’en privilégiant un décaissement rapide et une massification des aides, on perde en qualité ce qu’on a obtenu en quantité, et qu’on ne sache pas mesurer l’impact transformationnel, sur la compétitivité ou sur la transition énergétique de ce plan ». Dans le détail, le rapport de M. Cœuré relève que le dispositif MaPrimeRénov de rénovation énergétique des logements de particuliers, préexistant à la crise, a été élargi ce qui a permis d’en faire profiter plus de ménages, y compris à revenus intermédiaires ou supérieurs. Mais « 81 % des bénéficiaires étaient des ménages aux revenus modestes ou très modestes », selon le comité. Pour la rénovation des bâtiments publics, la mise en œuvre, « tant de l’État que des collectivités locales, a privilégié les travaux pouvant être exécutés rapidement », ce qui a parfois « conduit à sélectionner des gros projets à impact énergétique plus faible », regrette M. Cœuré. Sur le volet industriel, il a estimé que le plan était très utile pour les PME mais que « pour les grandes entreprises, on a parfois l’impression d’une pipeline d’investissements qui était déjà là, et où on est simplement passé d’un auto-financement ou d’un financement bancaire à un financement par subventions publiques ».

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