Le 1er janvier, la France est passée à 13 régions en métropole

Publié le 4 janvier 2016 à 14h29, mis à jour le 4 janvier 2016 à 14h29 - par

Le nouveau découpage territorial est entré officiellement en vigueur le 1er janvier, avec treize régions en France métropolitaine, dont sept nouvelles grandes régions aux compétences élargies pour les rapprocher de leurs homologues européennes.

Le 1er janvier, la France est passée à 13 régions en métropole

Finie la France à 22 régions héritée des années 1970, le pays passe à 13 entités régionales renforcées pour affronter les défis du XXIe siècle. Si l’étendue géographique de six d’entre elles n’a pas été modifiée, les sept autres sont issues de la fusion, parfois dans la douleur, d’anciennes régions.

L’acte de naissance officiel de ces sept régions grand format, auxquelles il va falloir trouver un nom, est le point d’orgue de la réforme territoriale engagée par François Hollande dès son arrivée à l’Élysée, en mai 2012.

Adopté de justesse en novembre 2014 par le Parlement, le nouveau découpage doit permettre aux régions françaises de rivaliser avec les länder allemands ou la Catalogne, souvent cités en exemple pour leur dynamisme.

Les sept nouvelles collectivités couvrent les deux-tiers du territoire : Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, Aquitaine-Poitou-Charentes-Limousin, Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Normandie.

De nouveaux acteurs économiques

Globalement, elles voient leur population doubler, avec en moyenne 4 à 5 millions d’habitants. Loin toutefois derrière l’Île-de-France – dont le périmètre ne bouge pas – et ses 12 millions de personnes. Seule la Corse compte désormais moins de deux millions d’habitants (315 000).

Le nouveau découpage dote surtout les régions d’une nouvelle puissance économique, avec 30 % du PIB métropolitain pour la seule Île-de-France, 11,4 % pour Auvergne-Rhône-Alpes et un groupe de cinq régions intermédiaires autour de 7 % du PIB.

La loi NOTRe (Nouvelle organisation du territoire de la République) votée en juillet a consacré cette montée en puissance en leur attribuant un rôle-clé dans le domaine économique. Les régions devront désormais définir des schémas de développement économique et auront compétence sur le soutien aux entreprises, la formation, l’aménagement du territoire ou les transports hors agglomérations. Elles conservent leurs rôles dans les domaines culturel, touristique, ou la gestions des lycées.

À la tête de ces vastes territoires – le Grand Est couvre deux fois la superficie de la Belgique – les nouveaux présidents de régions issus des élections de décembre – dont plusieurs anciens ministres, comme Xavier Bertrand, Christian Estrosi, Valérie Pécresse – disposeront de pouvoirs et d’une visibilité renforcés.

Un nouveau nom pour les grandes régions

Reste l’obstacle budgétaire. Si leurs compétences ont été étendues, le budget des régions ne représente toujours que 8 % de celui de l’ensemble des collectivités territoriales. Selon une étude de Standard and Poor’s, avec une budget global de 25 milliards d’euros (hors outremer), les 13 « grandes » régions françaises dépassent tout juste le budget de la seule Catalogne.

Après l’élection des présidents des nouvelles grandes régions le 4 janvier, le « grand chambardement » annoncé devrait surtout se traduire par des discussions au sein des conseils régionaux pour leur trouver un nom. Chacune doit en effet adopter avant le 1er juillet une résolution avec un avis au gouvernement sur le nom et le chef-lieu définitifs, ou encore l’emplacement de l’hôtel de région. Entre « Occitanie » dans le sud-ouest ou « Aura » pour Auvergne-Rhône-Alpes, il s’agira de faire simple et de ne vexer personne.

Si dans certaines régions le choix de la nouvelle capitale régionale – comme Bordeaux, Lille ou Lyon – s’est imposé, ailleurs les débats pourraient être plus animés. Strasbourg est par dérogation déjà chef-lieu du Grand est, et deux régions, le Centre devenu Centre-Val-de-Loire et la Normandie (née du rattachement des Haute et Basse Normandie), ont déjà changé de noms.

Selon le gouvernement, la nouvelle organisation doit permettre de limiter la mobilité géographique des fonctionnaires territoriaux.

Six régions métropolitaines (Bretagne, Centre-Val-de-Loire, Corse, Île-de-France, Pays-de-la-Loire, Paca), dont les présidents ont déjà été élus le 18 décembre, et les quatre régions et territoires d’outremer n’ont pas vu leur périmètre modifié.

Fortement contesté lors de son examen au Parlement, avec des régions comme l’Alsace particulièrement réfractaires, le nouveau découpage semble fait pour durer. À droite comme à gauche, la plupart des élus réclament désormais de la « stabilité » pour permettre au nouveau dispositif de se mettre en place.

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