Numérique : comment la nouvelle relation avec les citoyens impacte l’organisation ?

Publié le 18 décembre 2017 à 10h40 - par

La co-création Citoyens/Administration est au centre de la transformation future des administrations, ce qui pose de nombreuses questions, notamment sur les organisations elles-mêmes. Au cours d’une web-conférence organisée par WEKA en partenariat avec la Casden Banque populaire, Thomas Menant de la Direction Interministérielle du Numérique et Othmane Khaoua, expert en innovation territoriale et conseiller municipal de Sceaux, nous ont apporté de nombreux éclairages.

Numérique : comment la nouvelle relation avec le citoyen impacte l'organisation ?

Des citoyens collaborateurs occasionnels du service public

« Les citoyens expriment en général un sentiment de méfiance envers les représentants politiques et par projection auprès des agents mais ils deviennent aussi potentiellement collaborateurs occasionnels du service public » précise d’entrée Thomas Menant. Le citoyen est ainsi susceptible de travailler pour (ou contre) sa  collectivité, mais donne de fait l’opportunité à l’agent de répondre aux questions et remarques qu’il suscite. En interne, cela impacte la prise de décision et c’est aussi le moment de responsabiliser le pouvoir politique et de lui permettre d’expliquer ses choix.

Pour que la participation citoyenne soit bien vécue, il faut soigner les questions posées, c’est-à-dire qu’il faut recueillir des problèmes comme des idées, puis chercher à se mettre dans les pas de l’usager et enfin arbitrer, décider. Avec une règle d’or, insiste Thomas Menant « la transparence et l’explication de la  décision sont plus importantes que la décision elle-même. « Une règle pour le moins inhabituelle dans nos organisations, il faut donc fixer un cadre connu, transparent et évolutif. La cellule d’experts à qui on sous-traite l’écoute des usagers est rarement une réussite du fait de l’éloignement du terrain et des usagers, quand il ne s’agit pas d’avoir recours à des usagers professionnels (parfois rémunérés pour participer). « N’oubliez jamais que votre objectif n’est pas de réaliser des sondages mais de concevoir différemment vos politiques publiques » nous rappelle notre intervenant. Une chose est certaine, la participation réelle des agents à l’évolution de leur métier est souvent un bon moyen de lancer une dynamique collaborative. Il ne faut pas avoir peur de le faire tout d’abord de manière artisanale, pour s’y acculturer et y prendre goût, conclut Thomas Menant.

UP Sceaux, le succès de l’intelligence collective

En novembre 2012, une consultation participative citoyenne a été lancée auprès de la population de la ville de Sceaux : « Parlons Ensemble de Sceaux », nous explique Othmane Khaoua. Elle a réuni 1 400 habitants dont 400 se sont investis directement dans des ateliers qui ont fait émerger 169 propositions.

Les citoyens demandaient :

  • Des lieux pour se rencontrer, faire connaissance et partager des expériences et des savoir-faire.
  • Des projets qui servent le territoire, qui contribuent à son développement et au bien-être de ses habitants et dans lesquels ils pouvaient s’engager, travailler, collaborer et coopérer.

Partant de ce constat, la ville a décidé de favoriser un  modèle de développement local permettant par le « Faire-ensemble » d’élaborer des solutions innovantes répondant aux besoins des citoyens et du territoire.

Co-construit dans le cadre d’un partenariat publique-privé exemplaire entre la ville et une entreprise de l’Économie sociale (Groupe SOS), « UP Sceaux » (up-sceaux.org) est devenu l’outil pour animer la communauté de tous les porteurs de projets d’innovation territoriale. Avec « UP Sceaux », les acteurs du territoire (citoyens, associations, entrepreneurs, fondations,…) peuvent faire connaître leurs projets, voir ce qui se passe sur leur territoire, prendre contact avec d’autres acteurs, trouver l’information qui leur manque, être redirigés vers des partenaires susceptibles de les aider.

Avec « UP Sceaux », les agents de la collectivité locale peuvent s’inspirer de pratiques et de solutions innovantes qui permettent l’enrichissement de leur savoir-faire et la transformation managériale et organisationnelle de leur métier. Ainsi en plus d’être un réseau social collaboratif qui facilite les mises en relation, « UP Sceaux » est un véritable outil d’animation territoriale qui permet de mobiliser l’intelligence collective au service du bien commun.

Hugues Perinel

 

Un succès grandissant pour « UP Sceaux »

1 188 membres* et 102 projets* enregistrés sur « UP Sceaux » (*Septembre 2017)
Une duplication territoriale nationale : UP Paris, UP Lyon, UP Lille, UP Toulouse, UP Clermont, UP Metz, UP Angoulême, UP Nice, UP Marseille, etc. et internationale : UP Belgique, UP Suisse, UP Canada, UP Québec…

 


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