La Fédération nationale des collectivités territoriales pour la culture (FNCC), qui rassemble plus de 450 communes et groupements de communes, métropoles, départements et régions, a publié, mi-octobre, une étude qualitative menée dans une cinquantaine de territoires, intitulée « Parcours et défis des élu.e.s à la culture aujourd’hui ». Si les travaux sociologiques et politiques abondent sur les ministres, les politiques de l’État, les métiers de la culture, le rôle des artistes, les attentes et comportements des publics…, la figure pourtant centrale du maire-adjoint ou du vice-président à la culture reste inexplorée, estiment ses auteurs. « Il était donc grand temps de réparer cette injustice éditoriale et de rendre visible un angle mort de la réflexion sociologique et politique en réalisant une étude sur ces inconnu(e)s que sont les élu(e)s à la culture », complète le président de la FNCC, Frédéric Hocquard.
Soutenue par le ministère de la Culture et réalisée sous la direction de chercheurs, l’étude fournit ainsi un premier élément pour une approche objective de « cette figure clé de l’action culturelle publique », à partir d’entretiens qualitatifs avec une cinquantaine d’élus de tout type de territoires, petites et grandes communes, intercommunalité, départements, régions et métropoles. La moitié de ces élus sont ou ont été membres de la FNCC.
« Au-delà de son apport scientifique, ce travail inédit est aussi et surtout une transmission d’expérience et un passage de témoin », assure la FNCC. Toutes celles et tous ceux actuellement en responsabilité ou qui se proposeront à l’exercice du mandat à la culture trouveront dans ces témoignages et analyses de quoi mesurer tant l’ampleur de la tâche que son extrême densité politique. « L’élu à la culture, du fait de sa fonction même et de son intervention, n’est-il pas au centre de cette autonomie revendiquée par les grandes et, avant tout, petites collectivités ? », s’interroge Florian Salazar-Martin, vice-président de la FNCC. Plusieurs élus interviewés affirment que c’est « le plus beau des mandats ».
« Le mandat d’élu(e) à la culture, passionnant et éreintant, exige de croiser à la fois le sublime, le beau, le subtil et le terre à terre. Il s’agit d’une fonction enrichissante, mais dont on ne sort jamais indemne », explique le président de la Fédération. Au-delà de la « mue » que le mandat à la culture provoque chez celles et ceux qui l’exercent, c’est aussi et surtout une responsabilité politique dont la charge dépasse la vision parfois un peu superficielle que l’on peut en avoir, poursuit-il. Loin d’une fonction sous les feux de la rampe, un peu « paillette », l’étude démontre, bien au contraire, que c’est souvent un artisanat de l’ombre, un travail de fond.
« L’engagement est lourd à assumer et, de ce point de vue, sans pour autant parler de crise des vocations, on constate une certaine difficulté à « recruter ». Le portrait multiple, rigoureux et bienveillant, des élu(e)s chargé(e)s de la culture que brosse cette enquête contribuera sans aucun doute à donner envie », espère Frédéric Hocquard. Et le président de la FNCC de conclure : « Cela s’avère nécessaire, car en mettant en pleine lumière la densité du rôle de l’élu(e) à la culture, elle dévoile combien sa fonction est décisive dans la construction des politiques culturelles publiques, pour la vitalité des territoires et pour le bien-être de toutes et de tous ».