Évolutions de carrière dans la FPT : vers une refondation statutaire majeure en 2025

Publié le 1 décembre 2025 à 10h00 - par

L’année 2025 s’impose comme un jalon déterminant dans la modernisation de la fonction publique territoriale. À travers plusieurs décrets publiés en novembre, l’État redéfinit les conditions d’évolution professionnelle et introduit une nouvelle dynamique dans la gestion des carrières. Ces textes répondent à des attentes anciennes des collectivités, souvent confrontées à des contraintes statutaires qui freinaient leur capacité à attirer, fidéliser et faire évoluer leurs agents.

Évolutions de carrière dans la FPT : vers une refondation statutaire majeure en 2025
© Par Sina Blaze - stock.adobe.com

En supprimant des verrous historiques, en reconnaissant davantage l’expérience acquise sur le terrain et en harmonisant l’accès aux responsabilités, cette réforme statutaire redonne de la cohérence et du souffle aux parcours professionnels territoriaux. Pour les responsables des ressources humaines, ces évolutions représentent non seulement de nouveaux leviers d’action, mais également l’opportunité de structurer des politiques de carrière plus lisibles, plus motivantes et mieux alignées avec les réalités locales.

Des perspectives de carrière profondément redessinées par les nouveaux décrets statutaires

Avec la publication du décret n° 2025-1099 du 19 novembre 2025, les secrétaires généraux de mairie de catégorie B exerçant dans les communes de moins de 2 000 habitants bénéficient enfin d’une voie de promotion interne spécifique vers la catégorie A. Cette mesure, longtemps demandée par les élus ruraux, vient consacrer la réalité d’un métier caractérisé par une polyvalence extrême et par une responsabilité opérationnelle qui dépasse largement les bornes de la catégorie d’origine. Dans des communes où le secrétaire général concentre l’essentiel des fonctions stratégiques – finances, RH, commande publique, urbanisme, pilotage administratif – l’absence de débouché cohérent constituait une limite structurelle à la fidélisation. L’évolution statutaire de 2025 répare cette incohérence en ouvrant un parcours professionnel aligné sur la technicité du poste. Elle offre aux petites collectivités un outil précieux pour stabiliser leurs équipes et sécuriser leur fonctionnement quotidien.
Le décret n° 2025-1098 du 19 novembre 2025 constitue un tournant significatif en supprimant le ratio contraignant entre l’avancement au choix et l’examen professionnel. Cette règle, pensée à l’origine pour équilibrer les voies d’accès, s’était transformée en carcan administratif limitant la capacité des collectivités à adapter leurs décisions aux situations réelles. Désormais, la liberté de déterminer la proportion entre les deux voies permet une gestion beaucoup plus fine et cohérente des parcours. Les employeurs peuvent valoriser pleinement l’expérience acquise et la constance professionnelle, tout en continuant à encourager la montée en compétences par la formation et la réussite à un examen. Cette souplesse retrouvée fluidifie les carrières, réduit les frustrations internes et offre aux services RH un outil stratégique supplémentaire pour accompagner les évolutions professionnelles.
Le décret n° 2025-1096 du 19 novembre 2025 supprime le seuil de 2 000 habitants jusqu’alors nécessaire à la création de grades d’avancement dans les cadres d’emplois des attachés territoriaux, ingénieurs territoriaux et conseillers territoriaux des APS. Cette évolution, longtemps jugée indispensable, corrige une inégalité flagrante entre les collectivités rurales et urbaines. Les petites communes étaient mécaniquement exclues de la possibilité d’ouvrir certains postes de niveau supérieur, indépendamment de leurs besoins réels et de la complexité croissante de leurs missions. En supprimant cette contrainte démographique, le législateur offre aux territoires ruraux la possibilité de proposer des perspectives d’évolution comparables à celles des grandes structures. Cette harmonisation renforce l’attractivité des employeurs locaux, mais surtout encourage la mobilité professionnelle en rétablissant une équité de traitement entre agents, quel que soit le profil démographique de leur collectivité.

Une nouvelle dynamique RH : attractivité renforcée, fidélisation accrue et pilotage stratégique des carrières

Les réformes de 2025 ne se contentent pas d’ouvrir des voies statutaires supplémentaires ; elles donnent davantage de sens et d’harmonie aux parcours professionnels. En reconnaissant la technicité des secrétaires généraux ruraux, en simplifiant les règles d’avancement et en supprimant les barrières démographiques, ces textes permettent aux responsables RH d’adapter les trajectoires professionnelles aux missions réellement exercées. Cette cohérence renforcée favorise la motivation, clarifie les perspectives d’évolution et contribue à une meilleure reconnaissance interne. Les parcours ne sont plus uniquement déterminés par des règles abstraites, mais par une adéquation plus fine entre compétences, missions, responsabilités et dynamiques territoriales.
Les collectivités territoriales sont aujourd’hui confrontées à une compétition accrue pour attirer des profils qualifiés, notamment dans les métiers techniques, managériaux et d’ingénierie. Les évolutions statutaires de 2025 constituent un argument fort pour améliorer l’image du versant territorial. Des perspectives d’évolution plus homogènes entre petites et grandes collectivités, une meilleure reconnaissance de l’expérience et des carrières moins figées contribuent à revaloriser l’attractivité des employeurs publics locaux. En rendant les parcours plus dynamiques et en élargissant les possibilités d’avancement, ces réformes soutiennent la construction de politiques RH plus offensives, capables de répondre aux défis de recrutement auxquels les collectivités sont désormais confrontées. En offrant des marges de manœuvre élargies, les nouveaux textes permettent aux services RH de structurer des politiques de carrière plus ambitieuses. La possibilité d’ouvrir des grades jusque-là inaccessibles, de moduler les voies d’avancement ou de reconnaître plus justement la technicité de certaines fonctions renforce la capacité des collectivités à fidéliser leurs agents. Ces outils facilitent également la construction d’une gestion prévisionnelle plus robuste, en anticipant les besoins futurs et en organisant la montée en compétences des équipes. Les services RH peuvent ainsi articuler plus efficacement parcours individuels, projets de modernisation et exigences nouvelles liées aux transformations technologiques, écologiques ou réglementaires.

Les décrets publiés en 2025 marquent une réorientation profonde des logiques statutaires qui encadrent l’évolution professionnelle dans la fonction publique territoriale. En supprimant des freins historiques, en renforçant l’équité entre collectivités et en rendant les trajectoires plus fluides, ces textes constituent une véritable refondation des parcours de carrière. Pour les responsables RH, ils ouvrent un champ d’action élargi permettant de mieux valoriser les compétences, d’accompagner la progression professionnelle et de consolider la fidélisation des agents. La réforme statutaire de 2025 n’est pas seulement un ajustement technique ; elle représente une opportunité stratégique pour donner un nouvel élan à l’attractivité, à la modernisation et à la cohérence du service public territorial.


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