L’autopartage progresse en France mais certaines zones restent mal desservies

Publié le 10 novembre 2022 à 11h25 - par

L’autopartage a poursuivi sa croissance en France en 2022 mais des efforts restent à fournir pour investir les communes de deuxième couronne des grandes métropoles ou encore les zones rurales, a indiqué mercredi 9 novembre 2022 l’Association des acteurs de l’autopartage (AAA) dans son baromètre 2022.

Avec 12 667 véhicules disponibles sur tout le territoire, la flotte de voitures en autopartage a augmenté de 10 % en 2022 par rapport à 2021. On compte désormais 886 000 usagers inscrits à un service d’autopartage comme Sharenow, Getaround ou Ubeeqo, des sociétés qui proposent des locations de véhicules en libre-service.

Ce service constitue une « alternative à l’achat d’un véhicule neuf » afin de circuler dans les zones à faible émission (ZFE), souligne le baromètre.

D’ici 2025, 43 agglomérations de plus de 150 000 habitants seront concernées par des restrictions de circulation en raison de l’interdiction des véhicules polluants pour améliorer la qualité de l’air – 11 les ont déjà mises en place.

Plus de la moitié des véhicules en autopartage sont électriques et seulement 5 % roulent au gazole, souligne l’AAA qui estime que ce type de services permet de diminuer de 42 % les émissions de CO2 des voitures individuelles.

Les émissions du parc en autopartage sont de 56 g de CO2 par kilomètre en moyenne contre 97 g pour les véhicules neufs vendus en France en 2020, selon le baromètre.

Chaque voiture en autopartage « remplace entre cinq et huit voitures privées », poursuit l’AAA et les utilisateurs de ce service sont beaucoup plus enclins à prendre les transports publics (+ 18 % de jours d’utilisation), le vélo (+ 22 %) ou marcher (+ 38 %) que les automobilistes réguliers.

Pour autant, si des services d’autopartage existent dans 85 % des communes de 50 000 à 249 999 habitants et toutes celles concernées par une ZFE, seules 2 % des villes de moins de 50 000 habitants en bénéficient et 0,43 % des communes rurales.

« Un soutien public est nécessaire pour accompagner son développement dans les communes en deuxième couronne et au-delà », note le rapport.

Dans le périmètre du Grand Paris par exemple, 88 % des habitants disposent d’un service d’autopartage à proximité. Dans l’Eurométropole de Strasbourg, ils sont 70 % à y avoir accès grâce à la présence d’une station proche ou de véhicules en « free-floating » (non rattachés à une station). Mais à chaque fois, les communes périphériques de ces grandes agglomérations se retrouvent délaissées.

Si l’autopartage progresse, la France accuse du retard par rapport à ses voisins, la Belgique, les Pays-Bas et surtout l’Allemagne où on compte plus du triple d’usagers avec 3,4 millions d’utilisateurs.

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