La sobriété numérique, une contrainte pour le très haut débit

Publié le 13 octobre 2022 à 10h00 - par

En développant des projets de territoires connectés, les collectivités devront aussi étudier comment limiter l’impact environnemental et énergétique de leur démarche.

La sobriété numérique, une contrainte pour le très haut débit

Ces prochaines années, les usages du très haut débit (THD) devront être développés avec un prisme environnemental, dans un contexte de sobriété énergétique, a constaté Patrick Chaize (président de l’Avicca, sénateur de l’Ain et vice-président de la FNCCR), à l’université du très haut débit organisée par InfraNum et IdealCo qui s’est déroulée à Toulouse (Haute-Garonne), les 5 et 6 octobre 2022. En effet, il faudra réduire la consommation énergétique des réseaux, sans pour autant arrêter les projets de territoires intelligents dont l’une des raisons d’être est justement d’assurer la transformation environnementale. Certains leviers permettront aux collectivités de parvenir à cette « démarche numérique responsable », en construisant des réseaux de qualité moins consommateurs d’énergie et pérennes, et en modifiant leurs pratiques en interne.

Il est possible d’adopter une approche différente des marchés publics, en y ajoutant divers critères aux appels d’offres pour inciter les fabricants à proposer des équipements plus sobres, labellisés ou reconditionnés. Plutôt que de renouveler systématiquement son parc chaque fois que la technologie évolue, la collectivité doit aussi faire durer le matériel (ordinateurs, téléphones mobiles…) le plus longtemps possible. Dans la même optique, il convient de s’orienter vers des équipements répondant à des normes standards ; la collectivité évitera ainsi d’être liée par des technologies et des protocoles dits « propriétaires » ou des solutions « clefs en mains », qui pourraient l’obliger à les renouveler prématurément. En outre, analyser l’impact environnemental des matériels doit permettre de sélectionner les meilleurs : moindre consommation d’énergie, fabrication plus sobre, poids réduit, facilité de transport, limitation du stockage, matériels éco-conçus et réparables, circuits courts…

Sans compter qu’il faut adapter les achats aux stricts besoins recensés. La possibilité de désactiver certaines fonctions peu utiles présente également un intérêt, d’autant plus lorsque les achats sont effectués en très grande quantité. Comme pour les capteurs connectés, qui peuvent être achetés par centaines, voire par milliers à  l’échelon départemental.

La collectivité doit aussi travailler sur les données : mutualisation, « interopérabilité » (possibilité d’échanger des informations entre réseaux), stockage… Celui-ci devrait impérativement être réduit afin d’éviter une surconsommation des centres de données (data centers), qui nécessitent beaucoup d’énergie pour maintenir leur température en permanence à un faible niveau. La collectivité peut notamment adopter une politique d’archivage des données et sensibiliser agents et élus afin qu’ils apprennent à ne conserver que les fichiers et les mails strictement nécessaires.

Martine Courgnaud – Del Ry


On vous accompagne

Retrouvez les dernières fiches sur la thématique « Aménagement des territoires »

Voir toutes les ressources numériques Aménagement des territoires