Les enseignants du second degré moins heureux au travail que l’ensemble des Français

Publié le 10 novembre 2023 à 9h50 - par

Le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse vient de publier une étude sur les leviers du bien-être au travail des enseignants du second degré.

Les enseignants du second degré moins heureux au travail que l'ensemble des Français

« Dans quelle mesure êtes-vous satisfait(e) de votre travail en général ? » À cette question, les enseignants du second degré répondent par une note moyenne de 5,9 sur 10. Ce niveau de satisfaction, très proche de celui observé pour l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale (6) et pour les enseignants du premier degré (6,1), s’avère sensiblement inférieur à la moyenne de celui de l’ensemble des Français en emploi de niveau bac + 3 ou plus (7,3). Les enseignants du second degré sont notamment plus nombreux que ces derniers à rapporter des niveaux de satisfaction très faibles, caractérisés par des notes comprises entre 0 et 3 ! Tel est le principal enseignement de l’étude publiée le 9 octobre par la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) du ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse (Note d’information n° 23.42 – octobre 2023).

Pour évaluer les leviers du bien-être au travail des enseignants du second degré, la DEPP a construit 14 indices synthétiques. À savoir : sens donné au travail, soutien social, culture professionnelle partagée, autonomie, respect, formation et accompagnement, soutien organisationnel rémunération, environnement matériel de travail, confiance, perspectives de progression, collaboration, sentiment de sécurité, équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Résultat : l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle, le sens donné au travail, le respect et la confiance sont les indices les plus associés à la satisfaction professionnelle des enseignants du second degré.

Inquiétant pour la profession, l’étude révèle une dégradation de la satisfaction professionnelle des enseignants au fur et à mesure que l’ancienneté augmente. En effet, les indices sont souvent supérieurs chez les enseignants du second degré récemment entrés dans l’Éducation nationale. L’écart se montre particulièrement conséquent pour les indices de sens donné au travail et de soutien social (soutien des pairs, de la hiérarchie). De fait, les enseignants exerçant depuis plus de quinze ans affichent des indices de sens donné au travail et de soutien social inférieurs à la moyenne de ceux de l’ensemble des enseignants du second degré.

Les valeurs moyennes des indices du bien-être au travail peuvent également différer selon d’autres caractéristiques, précise l’étude de la DEPP. Par exemple, les femmes et les hommes présentent des différences notables. Ainsi, huit indices sont en moyenne plus élevés chez les femmes, comme les indices de rémunération, de soutien organisationnel et d’autonomie, quand les six autres sont en moyenne plus élevés chez les hommes, comme les indices de formation et accompagnement, d’équilibre entre vie privée et vie professionnelle et de sentiment de sécurité.

Par ailleurs, l’analyse des indices de respect et de confiance met en évidence le rôle important de la qualité de la relation avec la hiérarchie, insistent les deux auteurs de l’étude. Enfin, il apparaît que le poids et l’influence de ces facteurs ne sont pas les mêmes pour tous les enseignants. L’équilibre entre vie privée et vie professionnelle constitue un levier du bien-être au travail particulièrement fort chez les enseignants les moins satisfaits, tandis que la formation professionnelle contribuerait seulement à améliorer la satisfaction professionnelle des enseignants les plus satisfaits.


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