Les femmes largement surreprésentées dans le corps enseignant primaire et secondaire

Publié le 28 février 2023 à 9h25 - par

Selon l’OCDE, la reconnaissance de la contribution des enseignants à la société pourrait contribuer à attirer les candidat(e)s les plus qualifié(e)s dans la profession, et ce quel que soit leur sexe.

Les femmes largement surreprésentées dans le corps enseignant primaire et secondaire
© Par Vasyl - stock.adobe.com

Dans les pays de l’OCDE, les femmes représentent, en moyenne, 70 % du corps enseignant, avec néanmoins d’importantes différences entre les niveaux d’enseignement. Ainsi, les femmes sont particulièrement surreprésentées aux niveaux inférieurs d’enseignement. En 2019, elles représentaient, en moyenne, 84 % du corps enseignant primaire dans les pays de l’OCDE, contre 64 % dans le secondaire et 44 % dans l’enseignement tertiaire. Leur proportion dans le corps enseignant varie toutefois fortement entre les pays. Et ce, à tous les niveaux d’enseignement. Par exemple, la proportion de femmes dans le corps enseignant primaire oscille entre 64 % au Japon et en Turquie et 97 % en Lituanie. La France se situe quasiment dans la moyenne OCDE, excepté dans le secondaire où la féminisation est moindre en France.

L’OCDE a cherché à expliquer cette surreprésentation des femmes. En décembre 2022, l’Organisation a ainsi publié une étude intitulée : « Pourquoi y a-t-il plus de femmes que d’hommes dans l’enseignement ? ».

L’OCDE voit plusieurs raisons à ce déséquilibre des ratios hommes-femmes parmi les enseignants du primaire et du secondaire. Historiquement, l’enseignement a été l’une des rares professions qualifiées accessibles aux femmes, car il répondait parfaitement à l’image traditionnelle de la femme s’occupant des enfants, avance l’Organisation. Si ces stéréotypes de genre sont moins répandus aujourd’hui qu’il y a quelques décennies dans de nombreux pays de l’OCDE, ils peuvent néanmoins encore expliquer, en grande partie, la forte proportion de femmes dans le corps enseignant, en particulier dans les premiers niveaux d’enseignement.

D’autres facteurs contribuent également à ces disparités. L’enseignement peut représenter un choix de carrière intéressant pour les mères qui travaillent, car il offre la possibilité de combiner travail et responsabilités familiales. Parallèlement, l’enseignement se prête au travail à temps partiel, qui peut s’avérer tout aussi utile lorsqu’il s’agit de combiner travail et obligations parentales. Dans les pays de l’OCDE, un enseignant du premier cycle du secondaire sur cinq travaille à temps partiel, rapporte l’Organisation.

Enfin, les différences de niveaux de salaire relatif entre hommes et femmes constituent un autre facteur contribuant au déséquilibre du ratio hommes/femmes dans le corps enseignant. L’enseignement est, en effet, l’une des rares professions où les emmes ne subissent pas de discrimination salariale. Revers de la médaille, « cette absence bienvenue de discrimination salariale dans l’enseignement implique que les carrières dans d’autres professions seront financièrement plus attrayantes pour les hommes que pour les femmes », commentent les auteurs de l’étude.

Selon l’OCDE, « renforcer la reconnaissance de l’enseignement dans la société pourrait permettre d’attirer davantage de talents dans la profession, et ce quel que soit leur sexe. » Offrir une rémunération adéquate aux enseignants est un moyen évident de reconnaître l’importance de leur profession, mais ce n’est pas le seul, poursuit l’Organisation.

Parmi d’autres essentiels, l’OCDE cite la reconnaissance de leurs longues heures de travail en dehors de leur temps d’enseignement proprement dit, ainsi que de l’environnement de travail souvent difficile auquel ils sont confrontés. Donner aux enseignants les moyens de bien faire leur travail, en mettant par exemple à  leur disposition des salles de classe bien équipées, est un autre moyen important de reconnaître l’importance de leur profession et de les motiver, ajoute l’étude. « Toutes ces mesures sont essentielles en soi et devraient être mises en œuvre indépendamment de toute considération de genre. Elles présentent toutefois aussi l’avantage de contribuer à attirer les candidat(e)s les plus qualifié(e)s dans la profession, et donc potentiellement de permettre d’équilibrer le ratio hommes/femmes dans le corps enseignant », conclut l’OCDE.


On vous accompagne

Retrouvez les dernières fiches sur la thématique « Éducation »

Voir toutes les ressources numériques Éducation