Près de 15 % des enseignants en grève à Paris contre la semaine de 4,5 jours

Publié le 18 octobre 2018 à 15h01 - par

Près de 15 % des enseignants de maternelle et élémentaire étaient en grève jeudi 18 octobre 2018 à Paris pour protester contre la semaine de 4,5 jours maintenue par la ville contrairement à la plupart des communes.

Près de 15 % des enseignants en grève à Paris contre la semaine de 4,5 jours

Jeudi 18 octobre, 14,3 % des 7 730 enseignants du public, ainsi que 2,1 % de personnels de la ville étaient en grève, a indiqué le rectorat à l’AFP en milieu de matinée. Les syndicats SNUipp-FSU, Snudi-FO, Sud Éducation, CNT-STE, CGT Éduc’action, avaient appelé à cette mobilisation pour que le système actuel des rythmes scolaires parisiens soit abandonné et la parole des enseignants « entendue ».

Devant les grilles du rectorat de l’est parisien, quelque 150 personnes étaient rassemblées en début de matinée

« Le temps d’accueil et de présence des élèves parisiens en collectivité s’est allongé, avec des conditions du périscolaire loin d’être idéales », déclare à l’AFP Éric, 49 ans, syndiqué au Snudi-FO, professeur des écoles à Paris depuis 25 ans. Il reproche à la réforme des rythmes scolaires de 2013, instaurée par le ministre de l’Éducation de l’époque Vincent Peillon d’avoir « fait éclater le cadre national de l’école publique » puisque les quatre jours et demi étaient articulés différemment selon les communes. « La coupure du mercredi est indispensable », estime-t-il, ajoutant n’« être pas totalement opposé à un retour de la classe le samedi matin ».

Selon une consultation syndicale menée dans un peu plus de la moitié des écoles parisiennes et dont les résultats ont été publiés en juin, 80 % des professeurs des écoles veulent un retour à la semaine de quatre jours. En 2008, le ministre de l’Éducation Xavier Darcos avait supprimé l’école le samedi matin et ramené la semaine scolaire à quatre journées pleines. À la suite de l’élection de François Hollande en 2012, son ministre de l’Éducation Vincent Peillon est revenu sur cette réforme et a imposé une semaine de neuf demi-journées, organisées différemment selon les communes.

Peu après son arrivée rue de Grenelle en 2017, son successeur Jean-Michel Blanquer a offert la possibilité aux communes de repasser à la semaine de quatre jours. À la rentrée 2018, 85 % des communes de France (soit 80 % des élèves) s’étaient emparés de cette liberté. Mais Paris, première ville à avoir adopté la semaine de 4,5 jours en 2013, ne veut pas remettre en cause cette réforme phare du quinquennat Hollande. L’abandon d’une demi-journée proposé par M. Blanquer satisfait les communes – cela leur coûte moins cher – et les enseignants mais nuit aux élèves en difficulté, affirment des experts.

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