« Après ce qui s’est passé, le statu-quo n’est pas possible », a affirmé François Baroin, le président de l’Association des Maires de France.
« L’absence de vélocité et d’adaptation de l’État, sa bureaucratisation et sa centralisation est l’une des causes du ralentissement et des grandes difficultés qu’on a pu observer sur certains territoires », a-t-il estimé.
Le rôle des Agences régionales de santé (ARS) concentre notamment les critiques des élus, malgré des situations diverses selon les territoires.
« Les ARS nous sont apparues comme des éléments à part, mais pas dans le cœur de ce que nous vivions », a déploré François Baroin.
Les élus étaient notamment interrogés sur les leçons à tirer de la crise, en vue d’une éventuelle « seconde vague » de la pandémie.
« Il faut qu’on clarifie deux choses. La doctrine sur les masques n’est pas claire. On traîne encore cette idée que le masque ne servait à rien. Et les tests pareils », a fait valoir la maire de Paris, Anne Hidalgo.
« Aujourd’hui, maire de Paris, je n’arrive pas à obtenir l’information sur où sont les clusters (foyers) parisiens. Elle ne m’est pas donnée », a-t-elle déploré suscitant l’incompréhension des membres de la commission.
« Évidemment, avoir ces informations permet de travailler beaucoup plus efficacement », a affirmé Mme Hidalgo, invitant à laisser les maires « organiser leur territoire en fonction d’une situation sur laquelle ils doivent être informés ».
« Il faut faire coopérer deux échelles de décision », a-t-elle souligné : d’« une part un commandement centralisé à l’échelle de l’État » et « d’autre part la nécessité de donner aux collectivités locales, plus opérationnelles, la liberté d’agir » pour trouver des solutions.
Les maires sont « très attentifs, très préoccupés » par l’évolution de la situation sanitaire, a affirmé François Baroin, « ils « souhaitent des tests, beaucoup plus, et se préparent à une deuxième vague ».
« On sera prêt le cas échéant », a estimé pour sa part le président du Conseil départemental du Bas-Rhin, Frédéric Bierry, pour qui « il y a un fossé entre les procédures technocratiques imposées et le cousu-main attendu par nos concitoyens ».
« Il fallait sauver des vies, être dans la réactivité », a martelé l’élu de l’une des régions les plus touchées, qui demande « qu’on ramène l’action publique à l’échelle humaine ».
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