Les énergies renouvelables vont apporter 31 milliards d’euros à l’État en 2022 et 2023

Publié le 9 novembre 2022 à 7h05 - par

Le secteur des énergies renouvelables, et notamment des éoliennes, va rapporter 30,9 milliards d’euros de recettes à l’État en 2022-23, a réévalué mardi 8 novembre 2022 la Commission de régulation de l’énergie (CRE).

Les énergies renouvelables vont apporter 31 milliards d'euros à l'État en 2022 et 2023

Le gendarme de l’énergie, qui en juillet estimait ce montant à 8,6 milliards d’euros, a revu ses prévisions à la hausse, à la faveur de la montée des prix de marchés de l’électricité.

« La CRE prévoit, dans les conditions actuelles de prix de gros, que toutes les filières d’énergies renouvelables en métropole continentale représenteront des recettes pour le budget de l’État », note-t-elle.

Dans cet ensemble, l’éolien apporte l’essentiel des recettes, à hauteur de 21,7 milliards d’euros, la filière photovoltaïque pour 3,5 milliards, la filière hydraulique pour 1,7 milliard, et le biométhane injecté dans les réseaux de gaz pour 0,9 milliard.

La France doit cette situation favorable à l’existence depuis 2003 d’un mécanisme de soutien aux renouvelables particulier : l’État garantit un certain niveau de prix d’achat de l’électricité aux opérateurs d’énergies renouvelables, qui en revanche reversent la différence quand les prix du marché dépassent ce prix garanti – ce qui est le cas aujourd’hui.

À ce rythme, le secteur des énergies renouvelables devrait ainsi avoir remboursé prochainement tout ce qu’il a reçu depuis vingt ans.

Ces recettes pour le budget de l’État contribueront à financer les boucliers tarifaires et amortisseurs destinés à protéger consommateurs et entreprises de la flambée des prix de l’énergie, rappelle la CRE.

Mais alors que le contexte des prix de marchés est plus favorable aux producteurs, la CRE alerte aussi mardi 8 novembre 2022 sur les résiliations anticipées de ces contrats de soutien par certains producteurs d’EnR : en juillet, ces demandes de résiliation concernaient une puissance installée cumulée de 1,3 gigawatt (GW) ; à fin septembre, ce volume dépassait 3,7 GW.

Ces annulations entraîneront une perte cumulée de 6 à 7 milliards d’euros pour l’État sur 2022 et 2023, estime à ce stade la Commission de régulation de l’énergie (CRE).

« Ces installations n’ont pu être développées que grâce au soutien financier de l’État dont elles ont bénéficié sur des durées généralement supérieures à 10 ans. Il est tout à fait anormal que les producteurs concernés sortent des contrats garantis par l’État à quelques années de leur échéance pour profiter des prix de gros élevés », ajoute la commission, qui recommande de renforcer la taxation des rentes infra-marginales prévues par l’UE pour ces installations.

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