À l’INSP, une formation revisitée de fond en comble

Publié le 12 avril 2024 à 10h00 - par

Transition écologique, immersion militaire, fin du classement de sortie : la réforme de la Haute fonction publique a chamboulé la scolarité des élèves de l’Institut national du service public (INSP).

À l'INSP, une formation revisitée de fond en comble
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Depuis le 1er janvier 2022, à l’initiative d’Emmanuel Macron, l’INSP a remplacé la célèbre École nationale d’administration (ENA), le creuset de plus en plus décrié des cadres de l’État. Un nouveau cursus commun à une vingtaine d’écoles de service public (École nationale de la magistrature, École nationale des Mines, Institut national des études territoriales…) a été créé à cette occasion.

Ce « tronc commun » comportait initialement cinq modules de formation : « valeurs de la République et principes du service public », « transition écologique », « transition numérique », « inégalités et pauvreté » et enfin « rapport à la science ». Un sixième module a été ajouté en janvier 2024, consacré aux enjeux de « sécurité, défense et renseignement ».

Autre nouveauté, pour les seuls élèves de l’INSP : depuis 2024, ils bénéficient d’une immersion « souveraineté, commandement, cohésion » de trois semaines au sein de l’armée et des forces de sécurité.

La première semaine, organisée au camp militaire de Canjuers, dans le Var, leur permet de se former au tir, à la prise de décision ou aux raids tactiques. Les deux suivantes sont consacrées à une série de démonstrations et visites au sein d’autres forces de l’armée (aviation légère, Marine…) et de la sécurité civile et intérieure.

L’année 2024 est aussi celle de la réforme des concours d’accès à l’INSP. Les épreuves écrites et orales ont été repensées pour être plus concrètes et valoriser davantage l’expérience des candidats.

La réforme doit « diversifier les personnes qui réussissent les concours, qu’il s’agisse de diversification sociale, géographique ou académique », expliquait en avril 2023 à l’AFP la directrice de l’INSP Maryvonne Le Brignonen.

Pour les candidats admis à compter du 1er janvier 2024, trois mois d’enseignements ont été ajoutés pour porter la durée de la scolarité à deux ans, contre 21 mois auparavant. Leur cursus débute par quatre mois de cours théoriques, auxquels succède une « période terrain » (stages, missions) d’un an. Après six mois de cours supplémentaires, la formation s’achève par deux mois dédiés à l’affectation des élèves.

À compter de 2026, les élèves ne seront en effet plus affectés selon un classement de sortie, mais en suivant une procédure « d’appariement ». Celle-ci laisse nettement plus de latitude aux employeurs publics pour choisir leurs recrues, là où les élèves les mieux classés intégraient jusqu’alors automatiquement le corps de la Haute fonction publique de leur choix (inspections générales, corps diplomatiques, préfectoral…).

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