Le programme de François Fillon n’a pas freiné la droitisation des fonctionnaires

Publié le 9 janvier 2017 à 12h31 - par

Le programme libéral de François Fillon ne freine pas la droitisation des fonctionnaires, qui profite plus aux candidats de la droite parlementaire qu’au Front national, selon une enquête publiée début janvier par le Cevipof (Sciences po).

Le programme de François Fillon n'a pas freiné la droitisation des fonctionnaires

Le fait que François Fillon ait remporté la primaire de la droite et du centre sur un programme très libéral, proposant notamment la suppression de 500 000 emplois dans la fonction publique sur la durée du quinquennat, n’a pas incité les fonctionnaires à se réorienter à gauche, relève cette enquête*.

Cette étude s’inscrit dans une enquête électorale plus vaste démarrée en novembre 2015 et dont la dernière vague a été menée auprès de 18 013 personnes interrogées entre le 2 et  le 8 décembre.

Analysant les intentions de vote des seuls fonctionnaires, le Cevipof a étudié plusieurs cas de figure : avec ou sans la candidature de François Bayrou, et en tablant sur les victoires de Manuel Valls ou d’Arnaud Montebourg à la primaire de gauche.

Quelle que soit l’hypothèse retenue, Marine Le Pen, bien qu’en recul depuis mai, arrive en tête des intentions de vote des fonctionnaires au premier tour (entre 20,7 et 22,2 %). Elle devance François Fillon (entre 18,8 et 21 %), qui se situe environ 5 points au-dessus du meilleur candidat de gauche, une place très disputée entre Manuel Valls (15,3 à 16,5 %) et Jean-Luc Mélenchon (15,2 à 16,7 %).

La gauche recule dans les intentions de vote par rapport à la vague précédente, en mai, où 41 % des salariés du public (en suffrages exprimés) avaient l’intention de voter pour un candidat de gauche. Ils ne sont plus qu’entre 29,4 et 39,5 % en décembre, relève le Cevipof.

Signe de l’effritement du PS auprès des fonctionnaires, quelles  que soient les hypothèses, les intentions de vote en faveur de Manuel Valls sont encore plus basses en décembre  2016 que celles enregistrées en faveur de François Hollande en mai 2016, avec une perte d’attractivité du candidat socialiste de 2 à 3 points en moyenne, relève l’étude.

Par métiers, Manuel Valls arrive en tête chez les enseignants (entre 21 et 22,2 %), talonné par Jean-Luc Mélenchon. Chez les policiers et militaires, c’est Marine Le Pen qui domine largement les intentions de vote (46,3 à 46,8 %), loin devant François Fillon.

Les fonctionnaires de catégorie A (plus haut niveau) penchent de préférence pour Manuel Valls (19 à 20,5 %), suivi de près par François Fillon (18,2 à 19,8 %) et Emmanuel Macron (15,6 à 19,4 %). Ceux de catégories B et C préfèrent Marine Le Pen (entre 21,3 et 27,6 %), suivie de François Fillon (18,6 % à 19,8 %).

Marine Le Pen, François Fillon et Emmanuel Macron obtiennent leurs meilleurs scores dans la fonction publique hospitalière, Manuel Valls dans la fonction publique d’État et Jean-Luc Mélenchon dans la fonction publique territoriale.

 

* Source : Les fonctionnaires face à l’élection présidentielle de 2017 (étude n° 3) – Luc Rouban, La Note / #28 / vague 9, janvier 2017

 

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