Pour compenser l’inflation, le Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la Fonction publique (FIPHFP) a décidé de revaloriser, à compter du 1^er septembre 2022, certaines de ses aides en faveur de l’emploi des personnes handicapées. Fin août 2022, le fonds a également annoncé « le début du déploiement d’un programme exceptionnel visant à accompagner les employeurs publics. » Sur quatre axes prioritaires : l’accessibilité numérique ; l’évolution de carrière des travailleurs handicapés ; les nouveaux modes et lieux de travail ; l’accompagnement des personnes ayant un handicap invisible.

La revalorisation des aides du FIPHFP

Pour favoriser le maintien dans l’emploi des personnes en situation de handicap, le FIPHFP, en concertation avec l’Agefiph et l’OETH, augmente le plafond de certaines de ses aides. Cela concerne :

Les prothèses auditives

Cette aide permet de participer aux frais d’achat et de réglage de prothèses auditives. Le montant plafond de cette prise en charge progresse de 1 600 euros à 1 700 euros.

L’aide aux déplacements

Cette aide permet de financer les frais de déplacement de la personne pour ses trajets du domicile au lieu de travail. Le plafond annuel de cette aide est réévalué de 11 400 euros à 12 000 euros (soit 52,63 euros par jour au lieu de 50 euros).

Le programme exceptionnel du FIPHFP

Accessibilité numérique

Faisant le constat d’un retard dans la mise en accessibilité des sites et applicatifs internet ou intranet dans la fonction publique et d’une formation insuffisante des acteurs clés à l’accessibilité numérique, le FIPHFP s’engage dans une formation et une sensibilisation renforcée de ces acteurs (développeurs, employeurs publics, agents utilisateurs…).

Parallèlement, certaines aides à l’accessibilité numérique sont réévaluées. Celles-ci concernent le diagnostic et l’audit d’accessibilité des sites et autres interfaces numériques internes et semi-publics, ainsi que la mise en accessibilité de ceux-ci. En plus de son augmentation, cette aide est étendue aux sites nouvellement créés, en plus des sites existants, ajoute le fonds. « Ceux-ci sont malheureusement souvent non nativement accessibles », déplore-t-il.

• Plafond de prise en charge du diagnostic d’accessibilité d’un site ou applicatif internet interne : 1 500 euros au lieu de 750 euros ;
• Plafond de prise en charge du diagnostic d’accessibilité d’un site ou applicatif internet semi-public : 650 euros au lieu de 325 euros ;
• Aide maximum pour un site peu complexe : 3 200 euros au lieu de 1 600 euros ;
• Aide maximum pour un site de complexité moyenne : 5 200 euros au lieu de 2 600 euros ;
• Aide maximum pour un site complexe : 8 000 euros au lieu de 4 000 euros.

Evolution de carrière

Le FIPHFP va accompagner les employeurs publics dans la mise en place de programmes de coaching et de tutorat pour faciliter les évolutions de carrière des travailleurs handicapés. Il va aussi soutenir les universités, grandes écoles et autres acteurs de l’enseignement supérieur dans leurs initiatives d’ouverture de leurs enseignements aux personnes en situation de handicap.

Nouveaux modes et lieux de travail

La banalisation du télétravail dans la fonction publique peut conduire à l’isolement de certains agents, note le FIPHFP. Afin de combattre ce phénomène, le fonds met en place un plan d’actions pour accompagner les employeurs publics souhaitant mettre à disposition des postes de télétravail et tiers-lieu (espaces de travail partagés…), et garantir leur accessibilité par tous les publics.

Handicap invisible

Le FIPHFP souhaite ouvrir plus largement, aux personnes en situation de handicap psychique n’ayant pas réalisé la démarche de la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) le bénéfice, sur simple prescription du médecin du travail, d’un bilan de compétence et de l’appui d’un job coach. Pour ce quatrième axe prioritaire, le FIPHFP entend également :

• Lancer une étude sur l’accompagnement des agents ayant des troubles de stress post-traumatique (TSPT), afin d’offrir un meilleur soutien aux agents et employeurs publics ;
• Augmenter ses ambitions d’emplois accompagnés pour permettre aux personnes atteintes du trouble du spectre autistique (TSA) d’en bénéficier davantage.