La future Métropole du Grand Paris, lieu de consensus entre droite et gauche ?

Publié le 15 décembre 2015 à 14h59 - par

La métropole du Grand Paris (MGP), cette nouvelle collectivité qui va voir le jour le 1er janvier, pourrait être le point de « consensus » entre une région Île-de-France qui vient de passer à droite et une capitale ancrée à gauche.

La future Métropole du Grand Paris, lieu de consensus entre droite et gauche ?

Valérie Pécresse et sa liste LR-UDI-MoDem ont remporté dimanche la région face à la gauche de Claude Bartolone (PS), mais Anne Hidalgo, n’en démord pas : « Les choses se sont rééquilibrées », dit le maire socialiste de Paris au lendemain des élections régionales. La gauche a en effet frisé les 50 % dans la capitale et les scores sont loin de ceux d’une droite triomphante lors des dernières élections municipales et départementales, analyse-t-elle : « Cela donne des perspectives différentes pour la MGP. »

La métropole du Grand Paris va réunir 131 communes – la capitale, les communes des départements de la petite couronne, une commune du Val-d’Oise et 6 de l’Essonne – rassemblées en 12 territoires mais elle ne va naître qu’avec un budget et des compétences limités : environnement et développement économique en 2016, puis viendront l’aménagement et le logement en 2017, et la plénitude de sa fonction en… 2020.

Une chose est admise de tout bord : son président sera de droite ou du centre, en raison des succès électoraux aux municipales, et vraisemblablement un maire ou un président d’agglomération, donc non parisien. Il sera élu le 22 janvier lors de l’installation du « conseil métropolitain », cette assemblée des 209 conseillers élus par les conseils municipaux des communes membres de la MGP.

Le syndicat d’études Paris Métropole, qui fait dialoguer depuis une décennie élus des différents échelons du mille-feuilles francilien, avait émis le souhait début décembre que « l’esprit de consensus », qui y règne « souffle aussi sur la future métropole ». « Avec une région à droite et une ville à gauche, il est important que la métropole ne soit pas un champ de bataille entre ces deux forces », estime Éric Azière, qui dirige les UDI-MoDem au Conseil de Paris, « la métropole doit être apaisée ».

Tuyauterie budgétaire

« Je crois que le résultat des régionales ne change rien », veut croire de son côté Pierre Mansat, chargé de la métropole auprès d’Anne Hidalgo, pour qui les vice-présidents de la MGP devront « être représentatifs de toute la métropole ».

Pour Gilles Carrez, député-maire (LR) du Perreux-sur-Marne (Val-de-Marne), « l’élection de Valérie Pécresse est un élément décisif qui fait pencher vers une présidence consensuelle qui ne recherche pas systématiquement le conflit avec la région, dont le périmètre est très proche, ni avec les communes qui ont besoin d’une meilleure coordination ». Il faudra donc un président « Pécresse compatible », selon M. Carrez, pour qui le « problème immédiat et très compliqué » de la Métropole sera sa « tuyauterie budgétaire et fiscale dans laquelle il faudra de la neutralité pour ne pas léser les communes » déjà aux abois.

Dans ce contexte, les candidats à la MGP pourraient être moins nombreux que prévu. Pour l’instant, l’UDI soutient une candidature d’André Santini. Chez les Républicains, Nathalie Kosciusko-Morizet a annoncé qu’elle renonçait à se présenter, tandis que Patrick Ollier, député-maire de Rueil-Malmaison et M. Carrez y réfléchissent. Par ailleurs, l’idée d’une primaire chez les Républicains semble s’éloigner. Mais le défi majeur auquel ce bébé encore à naître doit faire face est que certains mettent déjà son existence en question.

Pierre-Yves Bournazel, tête de liste LR à Paris aux régionales et donc élu, estime « à titre personnel » que si la droite revenait aux affaires nationales en 2017, « il y a besoin d’une simplification politique et administrative » dans la région capitale qui « accumule les strates », selon Marielle de Sarnez (Modem).

Valérie Pécresse, qui doit être élue officiellement vendredi 18 décembre présidente de l’Île-de-France, n’a jamais caché que pour elle « la métropole, c’est la région », rejoignant en ce sens certains socialistes de la région.

 

par Fabienne FAUR / Sophie LAUTIER

 

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