Espaces à dominante marchande situés à l’interface des espaces ruraux et urbains, les entrées de ville commerciales symbolisent ce que certains qualifient de « France moche », mais concentrent encore 72 % des dépenses des Français.
Le gouvernement a annoncé en septembre 2023 le lancement d’un programme expérimental de transformation de ces zones, qui constituent un enjeu économique et écologique majeur à mesure que le foncier se raréfie. Depuis, les communications sur le sujet se sont faites rares.
Quelque 123 200 logements « pourraient être créés à court terme » sur les sites « de moins de trois hectares », 336 700 logements pourraient être développés « d’ici 15 ans sur les sites de trois à cinq hectares », tandis que la transformation des grands sites nécessite un temps plus long, avec une perspective de « 1,18 million de logements à horizon 20 ou 25 ans », selon ce premier « baromètre » réalisé par le groupe immobilier Icade et la SCET, deux filiales de la Caisse des Dépôts.
Plus de 3 800 sites présentent un « potentiel de transformation pour une surface totale de 80 000 hectares », relève l’étude, un chiffre supérieur aux 50 000 hectares recensés par le gouvernement qui tient notamment à l’intégration d’un plus grand nombre de petites surfaces.
Les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Hauts-de-France, Nouvelle-Aquitaine et Grand Est concentrent le plus grand nombre de sites.
Outre des logements, ces zones pourraient libérer « 15 000 hectares de foncier économique » et « 10 000 hectares de zones renaturées et d’espaces verts », soit la moitié de la surface moyenne artificialisée chaque année en France.
Leur transformation rencontre néanmoins nombre d’obstacles. Selon Nicolas Joly, directeur général d’Icade, cité dans l’étude, les freins sont notamment liés à la « capacité à porter le projet sur le temps long », aux « difficultés à trouver un équilibre économique », à la « diversité des acteurs concernés » ou au « risque de concurrence avec le centre-ville ». Le groupe Icade s’est justement donné pour mission d’intervenir sur ces zones.
« À ce jour, deux vagues de lauréats ont déjà été annoncées, permettant d’accompagner 89 projets », soit une enveloppe de 32 millions d’euros, même si « tous les crédits n’ont pas été consommés », a indiqué à l’AFP la Direction générale des entreprises (DGE), qui dépend du ministère de l’Économie. Ces projets lauréats prévoient la création de plus de 10 000 logements, la requalification de plus de 200 commerces et la renaturation de près de 240 000 m2 .
« Ce dispositif a eu un effet déclencheur et accélérateur significatif au sein des territoires, en appuyant financièrement les projets et en permettant de réunir tous les acteurs autour d’une même table », a-t-on précisé de même source.
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