Une mission du Sénat fait 45 propositions en faveur de l’inclusion numérique

Publié le 23 septembre 2020 à 13h54 - par

La mission d’information « sur la lutte contre l’illectronisme » du Sénat a annoncé le 17 septembre 2020 ses 45 propositions en faveur d’une « politique ambitieuse d’inclusion numérique », alors que la pandémie de coronavirus a notamment exacerbé la fracture « sociale et générationnelle » dans ce domaine entre les citoyens.

Une mission du Sénat fait 45 propositions en faveur de l'inclusion numérique

Lancée à l’initiative du groupe RDSE à majorité radicale, la mission d’information a auditionné depuis mars 2020 les différents acteurs de l’écosystème numérique, des associations qui développent des programmes d’aide aux usages du numérique, des chercheurs et des start-up qui proposent de faciliter la formation au numérique.

Selon une étude publiée par l’Insee en 2019, 17 % de la population française est touchée par « l’illectronisme », une personne sur cinq étant incapable de communiquer via internet. Les plus âgés, les moins diplômés, les revenus modestes sont parmi les plus touchés.

Parmi les axes notables des propositions énoncées dans le rapport, les auteurs demandent de proclamer l’inclusion numérique « comme priorité nationale », de construire une « Éducation nationale 2.0 » censée être « le fer de lance de la lutte », ou encore l’expérimentation d’un « chèque-équipement » pour les ménages à bas revenus qui ne disposent pas de terminaux numériques.

Les auteurs recommandent également de passer « d’une logique 100 % dématérialisation à une logique 100 % accessible » dans les démarches administratives alors que le gouvernement prévoit le passage de l’intégralité des services publics sur internet à l’horizon 2022.

« Cette mission a été lancée avant la crise sanitaire, c’est un hasard du calendrier, mais il faut reconnaître que cela a permis de bien illustrer l’urgence qu’il y a à traiter ce phénomène », a expliqué Jean-Marie Mizzon (centriste, Moselle), président de la mission, lors d’un point de presse.

Dans le plan de relance du gouvernement, « un effort inédit et historique » de 250 millions d’euros pour la lutte contre la fracture numérique a été annoncé début septembre par le secrétaire d’État, Cédric O.

Il s’agira notamment de former des « médiateurs numériques », d’ouvrir des lieux d’accès aux services numériques, et de construire des outils « simples et sécurisés » pour que des tiers puissent aider les personnes à utiliser internet pour leurs démarches personnelles.

Des moyens jugés « insuffisants » par la mission sénatoriale qui préconise de mobiliser « un milliard d’euros » d’ici 2022, comme le soutient le rapporteur de la mission Raymond Vall (RDSE, Gers) en appelant « à un signal fort » du gouvernement pour lutter contre ce « fléau national ».

En visite à l’école Simplon à Montreuil, Amélie de Montchalin et Sophie Cluzel ont annoncé, lundi 21 septembre, la signature conjointe d’une circulaire à l’ensemble des membres du gouvernement sur la mise en accessibilité des services publics en ligne, et sur le soutien du plan France Relance à cet effort indispensable. Les nouvelles obligations déclaratives prévues par le décret du 24 juillet 2019 sur l’accessibilité des services numériques entreront en vigueur ce mercredi 23 septembre 2020. Tous les gestionnaires de sites internet devront afficher dès leur page d’accueil leur niveau d’accessibilité, « publier un schéma pluriannuel de mise en accessibilité et une déclaration d’accessibilité. Ces obligations s’appliquent aux services numériques opérés par l’État, les collectivités locales et les opérateurs, mais aussi aux entreprises réalisant plus de 250 M€ de chiffre d’affaires annuel en France ».

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