Handicap : une priorité du nouveau président de la République

Publié le 30 mai 2017 à 12h16 - par

Pour marquer l’importance du sujet, le premier gouvernement du quinquennat comprend un secrétariat d’État chargé des Personnes handicapées directement rattaché au Premier ministre.

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La politique du handicap « sera l’une des priorités de mon quinquennat », a déclaré Emmanuel Macron lors du débat de l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle, le 3 mai face à Marine Le Pen. Pour montrer sa détermination, le premier gouvernement du nouveau chef de l’État, annoncé le 17 mai, comprend un secrétariat d’État chargé des Personnes handicapées directement rattaché au Premier ministre. Ce portefeuille ministériel est confié à Sophie Cluzel, qui était, depuis 2011, présidente de la Fédération nationale des associations au service des élèves présentant une situation de handicap (FNASEPH). À elle, désormais, de mettre en musique l’ambition du nouveau président de la République.

« Changer de regard » sur le handicap commence par « mieux connaître le handicap », peut-on lire dans le volet handicap du programme d’Emmanuel Macron. Aussi, il veut instaurer une  « sensibilisation systématique » au handicap dans les écoles primaires et les collèges, en favorisant l’intervention de personnes concernées dans les classes. De même, des actions collectives autour du handicap seront encouragées dans les administrations, les grandes entreprises publiques et les collectivités (séminaires, mécénat de compétence, collectes, partenariats, programmes d’aide). Des binômes composés de personnes valides et en situation de handicap devraient être constitués pour promouvoir les échanges dans les différents lieux de vie (école, travail, ville). « L’aide ne doit pas seulement passer par un professionnel ou la famille », insiste le nouveau président de la République.

Pour renforcer l’accompagnement aux démarches, le chef de l’État promet d’identifier un « référent facilement accessible » pour chaque personne en situation de handicap. Par ailleurs, afin de répondre aux recommandations récentes du Défenseur des droits, il souhaite améliorer la protection juridique des majeurs sous tutelle. « Nous développerons les moyens des services des tutelles afin de permettre un encadrement individualisé de qualité de ces personnes », précise Emmanuel Macron.

Sur un plan général, des indicateurs d’inclusion seront définis, « de façon systématique », pour chacune des politiques publiques menées. « Il s’agit de partager, en amont, des objectifs clairs et précis dans tous les domaines pour mieux évaluer, en aval, l’impact des politiques publiques décidées. » Ainsi, tout projet de loi dans le domaine des transports, de l’emploi et de la formation, des sports… fixerait des indicateurs d’inclusion en matière de handicap. Il en serait ainsi pour chacune des décisions prises, législatives ou réglementaires.

 Accessibilité

« Nous organiserons l’accessibilité autour de la personne, plutôt que des structures », indique le président de la République. Ainsi, priorité sera donnée à l’accessibilité des transports publics et de la voirie. Emmanuel Macron promet d’accompagner les collectivités locales « pour qu’elles fournissent une solution d’accessibilité à leurs habitants. » Il compte également investir pour faciliter l’accessibilité numérique. Une plate-forme numérique collaborative sera notamment créée pour généraliser des bonnes pratiques locales.

La scolarisation des enfants handicapés

« Nous continuerons à encourager la scolarisation en milieu ordinaire des nombreux enfants aujourd’hui sans solution scolaire », affirme le nouveau locataire de l’Élysée. Pour cela, tous les enfants en situation de handicap qui en ont besoin pour suivre une scolarité comme les autres auront accès à un(e) auxiliaire de vie scolaire, promet-il. Et des adaptations numériques seront prévues pour faciliter le parcours scolaire des jeunes. Parallèlement, Emmanuel Macron entend améliorer la vie des personnes handicapées autour de l’école. Par exemple, en assurant une meilleure accessibilité des activités de loisirs périscolaires, en organisant des séjours de vacances dédiés ou mixtes.

L’emploi des personnes en situation de handicap

« Nous ferons de la lutte contre la discrimination une priorité nationale », annonce le chef de l’État. Des opérations de contrôles aléatoires et imprévus seront ainsi organisées à grande échelle et les « entreprises fautives » dénoncées. Par ailleurs, il prévoit un abondement public pour le compte personnel d’activité (CPA) des personnes handicapées et l’introduction d’un label spécifique pour les formations qui leur sont destinées, tenant compte des débouchés professionnels des formations. Il souhaite encourager les expérimentations tripartites (Pôle Emploi/associations/organismes de formation) pour favoriser l’insertion et la réinsertion des travailleurs handicapés, ainsi que les initiatives de tutorat dans l’entreprise.

L’accès aux soins

Des actions incitatives seront engagées pour favoriser l’accessibilité des cabinets médicaux et la formation des médecins aux spécificités de l’examen de la personne handicapée. L’inventaire pour la revalorisation des actes longs sera poursuivi. L’État financera des appels à projet pour le développement d’appareils médicaux (mammographies, scanners…) « adaptés et innovants. » Enfin le président de la République veut lancer un plan d’évaluation des techniques et méthodes de prise en charge des handicaps (rééducation, réadaptation, réhabilitation cognitive et/ou comportementale).

L’accès au logement social

Les bailleurs sociaux devront identifier les logements adaptés pour les personnes handicapées et les personnes vieillissantes de leur parc (logements en rez-de-chaussée accessibles sans marche depuis le trottoir, par exemple) et rendre cette liste transparente. Ils devront également proposer des solutions de relogement aux personnes handicapées et vieillissantes dont le logement social n’est plus adapté, ou bien réaliser des travaux dans ces logements (changer une baignoire en douche, adapter le mobilier de la cuisine…).

Le fonctionnement des établissements et services médico-sociaux (ESMS)

Le chef de l’État veut instaurer des évaluations systématiques de la satisfaction dans les établissements médico-sociaux. Dans le même temps, il annonce une adaptation des règles de tarification des établissements et services médico-sociaux (ESMS) « pour permettre une réponse individualisée et le maintien du lien avec les familles. »


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