JO Paris 2024 : l’État vante sa mobilisation pour l’accessibilité

Publié le 7 mai 2024 à 11h15 - par

Les Jeux olympiques et paralympiques seront un « booster d’accessibilité » pour une société plus inclusive, assure le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités.

JO Paris 2024 : l'État vante sa mobilisation pour l'accessibilité
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Après les JO de Londres 2012, 81 % des Britanniques estimaient que l’accueil des Jeux paralympiques avait changé positivement la manière dont les citoyens en situation de handicap sont considérés. Les organisateurs des Jeux olympiques (26 juillet au 11 août 2024) et paralympiques (28 août au 8 septembre 2024) de Paris 2024 caressent la même ambition. Ils veulent faire de cet évènement planétaire « une grande fête mondiale des parasports ». Les Jeux de Paris 2024 représentent « une opportunité unique de créer une dynamique positive au service d’une société plus inclusive », a rappelé le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités, le 30 avril 2024. Fort du slogan « Bougeons avec les Jeux ! », l’État se mobilise en faveur de l’accessibilité et du parasport. « Les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 seront une grande fête, un rassemblement populaire », confirme l’Unapei, dans un communiqué publié en avril 2024 « mais qui ne doit délaisser aucun citoyen ».

Cap sur l’accessibilité

La France s’apprête à accueillir plus de 350 000 visiteurs en situation de handicap et 4 400 parasportifs. « Il est crucial d’assurer aux spectateurs en situation de handicap la meilleure expérience possible. Les Jeux olympiques et paralympiques (JOP) sont, en ce sens, de véritables accélérateurs de la mise en accessibilité des infrastructures et un vecteur d’évolution des comportements », affirme le ministère. Plus qu’une nécessité pour les JOP, ces évolutions doivent profiter durablement aux Français, comme le recommande la Conférence nationale du handicap (CNH) du 26 avril 2023, ajoute le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités.

Les pouvoirs publics estiment avoir réalisé d’importantes avancées en matière d’accessibilité des transports en Île-de-France. Avec, notamment, 100 % des lignes de bus parisiennes, des rames et stations de tramway désormais accessibles aux usagers en fauteuil roulant ; idem pour les gares RER, avec une réservation d’assistance. En complément, une flotte de 1 000 taxis adaptés et un service de navettes accessibles aux spectateurs en fauteuil roulant munis de billets seront mis en place. Et un guide d’accessibilité pour les personnes en situation de handicap est disponible via le lien suivant. Par ailleurs, doté de 300 millions d’euros sur 5 ans, le fonds territorial d’accessibilité (FTA) pour accompagner les petits établissements recevant du public (ERP) du quotidien (restaurants, commerces, hôtels…) dans leur mise en accessibilité vise en priorité les collectivités accueillant les Jeux.

Les associations du champ du handicap ne partagent pas tout à fait l’enthousiasme des pouvoirs publics et des organisateurs. Pour elles, le « booster d’accessibilité » des Jeux olympiques et paralympiques reste à activer. « Qu’ils soient athlètes ou spectateurs, la France est-elle prête à accueillir comme il se doit les visiteurs en situation de handicap du monde entier attendus ? », interroge ainsi l’Unapei. À quelques mois des JO et « face au retard accumulé s’agissant de l’accessibilité universelle », l’association s’inquiète et pose plusieurs questions : comment garantir que les informations et la signalisation seront accessibles pour toutes les personnes en situation de handicap ? Et la formation des professionnels qui accueillent les visiteurs ? Et que les accompagnateurs des personnes en situation de handicap auront, eux aussi, des places réservées ? « De nombreux doutes subsistent », souligne l’Unapei, qui tire la sonnette d’alarme. « Promouvoir l’accès au sport de haut, oui, mais pour tous, athlètes et spectateurs ! », martèle l’association.

Dès début 2023, APF France handicap a alerté sur « le risque d’un scénario catastrophe » pour les personnes en situation de handicap lors des Jeux, si rien n’était engagé en matière d’accessibilité. Si l’association se félicite d’avoir été entendue par le gouvernement, « force est de constater que la situation reste toujours extrêmement préoccupante sur un certain nombre de sujets ».

Favoriser durablement la pratique des parasports

Les Jeux olympiques et paralympiques seront aussi l’occasion d’une mobilisation majeure pour renforcer l’accès des personnes en situation de handicap à la pratique sportive, promet le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités. Les Jeux paralympiques de Paris 2024 proposeront 549 épreuves dans 22 disciplines parasportives et réuniront donc 4 400 athlètes.

Dans le cadre de leur préparation, le Comité paralympique et sportif français a notamment mis en place plusieurs programmes.

  • Club inclusif : pour augmenter l’offre parasportive de 3 000 clubs à l’accueil des personnes en situation de handicap d’ici 2024.
  • Trouve Ton Parasport : pour orienter les personnes en situation de handicap vers une discipline sportive adaptée.
  • La Relève : pour détecter les champions paralympiques de demain.
  • Le Réglo’Sport : pour participer à la lutte contre les violences verbales, physiques et sexuelles dans le milieu du sport à l’aide d’un outil développé avec le ministère des Sports.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site France palaympique.

Cette fois encore, l’Unapei se montre moins enthousiaste. Le handicap intellectuel et cognitif est « le grand exclu des Jeux olympiques et paralympiques », dénonce l’association. De fait, les athlètes en situation de handicap intellectuel ne peuvent concourir qu’à trois sports, à savoir : athlétisme, natation et tennis de table. Les personnes porteuses de Trisomie 21 en sont, quant à elles, totalement exclues, du fait de la classification actuellement appliquée par le Comité international olympique (CIO), ajoute-t-elle. L’Unapei « appelle à des Jeux accessibles à tous ! »


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