« Cette stratégie prévoit de contrôler tous les établissements médico-sociaux hébergeant des enfants et des adultes handicapés d’ici 2030. Les inspecteurs seront chargés de vérifier que leurs droits fondamentaux sont respectés. Une attention toute particulière sera donnée à la lutte contre les maltraitances », indique à l’AFP le ministère délégué chargé des Personnes âgées et des Personnes handicapées.
« Cela se fera bien sûr sur plusieurs années, mais dès qu’il y a des signalements, l’Agence régionale de santé se rend immédiatement » sur place, a affirmé sur franceinfo Fadila Khattabi, ministre déléguée chargée des Personnes âgées et des Personnes handicapées.
Elle était interrogée sur le nombre d’inspecteurs (environ 130) comparé au nombre d’établissements.
Au total, 9 200 établissements qui accueillent des personnes handicapées sont concernés, notamment les instituts médico-éducatifs (IME), foyers d’accueil médicalisés, maisons d’accueil spécialisées et Établissement et service d’aide par le travail (Esat).
« Il y aura des contrôles déjà annoncés mais surtout des contrôles inopinés pour voir si les recommandations de la Haute autorité de santé sont bien appliquées et respectées, les conditions d’hygiène, de sécurité, etc », a ajouté Mme Khattabi.
Cette stratégie de contrôles est publiée au lendemain de la diffusion dimanche 24 mars 2024 sur M6 d’une enquête de « Zone Interdite » sur les défaillances de l’État dans le secteur du handicap.
L’émission montre notamment un IME délabré, qui refuse de laisser entrer des parents, alertés par un éducateur sur les conditions déplorables d’hébergement de leurs enfants.
Cette enquête donne aussi la parole à des parents qui indiquent avoir porté plainte après avoir constaté des signes de maltraitance sur leur fils autiste majeur.
Mme Khattabi a également « demandé à ce que soit lancée une mission auprès de l’Inspection générale des Affaires sociales (IGAS), dès cet été, pour contrôler l’accompagnement et l’orientation des enfants handicapés en IME », en réaction à ce reportage, selon ministère. Les conclusions en sont attendues pour la fin de l’année.
L’objectif, a expliqué la ministre déléguée lundi matin, est « de voir si l’orientation des enfants dans ces IME est pertinente car il y a aussi des enfants qui pourraient intégrer l’école de la République ».
Interrogée sur les AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap) et un recrutement parfois défaillant, la ministre déléguée a déclaré que leur nombre « a augmenté depuis 2017 ».
Après le scandale provoqué par la parution du livre-enquête « Les Fossoyeurs » du journaliste Victor Castanet, qui avait révélé des maltraitances des résidents dans des maisons de retraite médicalisées (Ehpad) du groupe privé Orpea, devenu Emeis, le gouvernement avait annoncé que les 7 500 Ehpads en France, publics, privés et associatifs, seraient contrôlés.
La moitié l’ont déjà été, les autres le seront d’ici la fin de l’année, selon le ministère.
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