Deux tiers des jeunes enfants sont gardés au moins occasionnellement par leurs grands-parents

Publié le 13 août 2018 à 13h00 - par

Selon une récente étude, l’aide des grands-parents pour garder les jeunes enfants vient surtout compléter l’offre des modes d’accueil institutionnels.

Deux tiers des jeunes enfants sont gardés au moins occasionnellement par leurs grands-parents

Une récente étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) du ministère des Solidarités et de la Santé ausculte le recours aux grands-parents comme solution de garde et d’accueil des jeunes enfants (Études & Résultats n° 1070, juin 2018). Résultat : ce mode de garde obéit à « des logiques très particulières ».

La garde à titre principal très peu répandue

Les grands-parents constituent rarement le premier mode de prise en charge des enfants de moins de 6 ans. Ainsi, moins de 2 % seulement sont gardés principalement de cette manière (du lundi au vendredi entre 8 heures et 19 heures). Ce chiffre monte toutefois à 3 % pour les enfants de moins de 3 ans.

Sur l’ensemble de la semaine, du lundi au dimanche, un enfant sur quatre de moins de 6 ans est gardé au moins une fois par ses grands-parents. Ce sont 21 % des enfants de cette tranche d’âge qui sont gardés au moins une fois par les grands parents du lundi au vendredi et 7 % qui le sont au moins une fois au cours du week-end. Le recours aux grands-parents se révèle donc plus fréquent en semaine que le week-end. En revanche, le temps passé avec les enfants est plus court en semaine : en moyenne 4 heures et 51 minutes par épisode de garde, contre 8 heures et 58 minutes le week-end, excepté le mercredi. Ce jour-là, le taux d’enfants gardés par les grands-parents se montre plus élevé que les autres jours (12 % des enfants de moins de 6 ans) et les durées moyennes passées avec les enfants plus importantes (7 heures et 12 minutes pour l’ensemble des moins de 6 ans).

Au total, selon l’étude, les grands-parents effectueraient environ 16,9 millions d’heures de garde par semaine auprès des enfants de moins de 6 ans, réparties à hauteur de 8,2 millions d’heures pour les enfants de 0 à 2 ans et de 8,7 millions d’heures pour les 3-5 ans.

L’aide informelle repose principalement sur les grands-parents

Au-delà du recours régulier en semaine, environ deux tiers des jeunes enfants sont gardés au moins occasionnellement par leurs grands-parents. Ceux-ci sont ainsi les principaux pourvoyeurs d’aide informelle à la prise en charge des jeunes enfants, commente l’auteur de l’étude. Néanmoins, lignée paternelle et lignée maternelle ne sont pas investies de façon égale : 58 % des enfants sont pris en charge « occasionnellement », « assez souvent » ou « très souvent » par les grands-parents maternels contre 44 % par les grands-parents paternels.

Les interventions des grands-parents peuvent être de nature très diverse. On distingue ainsi trois grands modes de recours grand-parental, non exclusifs les uns des autres : les recours réguliers, s’inscrivant dans le cadre de l’organisation hebdomadaire de la garde de l’enfant (« organisation régulière »), les recours ponctuels, motivés par des contraintes imprévues de l’organisation quotidienne (« dépannage ») et des recours occasionnels (« vacances et week-ends »).

Les formes d’interventions des grands-parents ne font pas nécessairement d’eux des concurrents aux modes d’accueil institutionnels. « Ils sont rarement une alternative à ce type de garde, mais plutôt un mode de prise en charge d’appoint venant compléter l’accueil formel », explique l’étude. De fait, parmi les enfants bénéficiant d’un mode d’accueil formel au cours de la semaine, 71 % sont gardés au moins occasionnellement par leurs grands-parents.

Parmi les enfants dont les grands-parents sont mobilisés au moins occasionnellement, 64 % sont gardés pendant les vacances ou les week-ends, 63 % en dépannage et seulement 28 % dans le cadre d’une organisation régulière. Les grands-parents sont donc plus souvent sollicités pour répondre à des besoins ponctuels ou occasionnels de garde (dépannage, vacances scolaires), ou par choix (par volonté des grands-parents de passer du temps avec leurs petits-enfants, par exemple).

Les grands-parents peuvent intervenir à plusieurs titres. Ainsi, 8 % des enfants de moins de 6 ans sont confiés aux grands-parents à la fois de façon régulière, en dépannage et pour les vacances. L’aide de dépannage (16 %) et la garde durant les vacances et les week-ends (15 %) sont le plus souvent sollicitées de façon exclusive. Ces deux gardes sont aussi souvent combinées l’une à l’autre (16 %), mais le sont plus rarement avec la garde régulière.

Sans surprise, les grands-parents sont davantage sollicités quand ils vivent à proximité de leurs petits-enfants. Ainsi, avoir ses grands-parents paternels et maternels vivant à moins de 30 minutes de son domicile augmente la probabilité pour un enfant d’être gardé par eux. À autres caractéristiques identiques, cette probabilité s’avère supérieure de 34 points à celle des enfants dont les grands-parents vivent tous à plus de 30 minutes. Les petits-enfants résidant loin sont, quant à eux, plus souvent accueillis pendant les vacances et les week-ends.

Par ailleurs, les enfants des ménages les plus aisés et ceux dont les mères sont les plus diplômées ont plus de chances d’être gardés par leurs grands-parents. Le recours aux grands-parents dépend aussi de la situation professionnelle des mères : à caractéristiques identiques, les enfants dont les mères sont inactives ou au chômage ont moins de chances d’être gardés par leurs grands-parents (- 7 points) que ceux dont la mère travaille avec des horaires réguliers.

En revanche, les enfants ont plus de chances d’être accueillis par leurs grands-parents quand la mère occupe un emploi avec des contraintes horaires pouvant avoir un effet sur sa disponibilité (+ 3 points).

Enfin, fort logiquement, un nombre de places d’accueil chez les assistantes maternelles et en établissements d’accueil du jeune enfant (EAJE) plus élevé au niveau départemental diminue la probabilité qu’un enfant soit gardé par ses grands-parents dans le cadre d’une organisation régulière. À l’inverse, il augmente celle d’être gardé en dépannage ou pendant les vacances et les week-ends.


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