Canicule : protéger les agents publics est une responsabilité impérative des employeurs territoriaux

Publié le 3 juillet 2025 à 10h15 - par

Face aux fortes chaleurs et à la situation d’alerte caniculaire de ce début juillet amenée à se reproduire, le ministère de l’Action publique et de la Fonction publique a diffusé une circulaire appelant les employeurs publics à une vigilance accrue. La protection des agents publics contre les effets de la canicule n’est pas seulement une question de bon sens : elle engage la responsabilité légale et morale des responsables des ressources humaines.

Protéger les agents publics face à la canicule est une responsabilité impérative des employeurs territoriaux
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Dans un contexte climatique tendu, il est essentiel de rappeler les obligations des employeurs publics. Il convient également de présenter les mesures concrètes à mettre en œuvre pour prévenir les risques sanitaires liés à la chaleur.

Une responsabilité juridique et organisationnelle pour les employeurs territoriaux

Les employeurs publics territoriaux ont l’obligation de garantir la sécurité et la santé de leurs agents, y compris lors des épisodes de forte chaleur. La circulaire du ministère rappelle que les dispositions du Code du travail s’appliquent pleinement à la fonction publique, imposant une évaluation des risques et la mise en œuvre d’actions de prévention adaptées. Ces obligations doivent être formalisées dans le document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP), qui devient un outil central en période de canicule.
Il est attendu des employeurs qu’ils adaptent l’organisation du travail afin de limiter l’exposition des agents aux pics de chaleur : aménagement des horaires, pauses régulières, modification des tenues professionnelles, recours à des locaux ventilés ou rafraîchis. Une attention particulière doit être portée aux agents vulnérables en raison de leur âge, de leur état de santé ou de leur situation spécifique (par exemple, les femmes enceintes ou les agents souffrant de pathologies chroniques). Ces mesures doivent être prises sans compromettre la continuité du service public, ce qui suppose une coordination fine entre directions, encadrants et services RH.

Une stratégie de prévention à déployer avec rigueur et anticipation

La sensibilisation des agents est une priorité. Il revient aux employeurs de diffuser les bons réflexes : boire régulièrement, se protéger du soleil, reconnaître les premiers signes de déshydratation ou de coup de chaleur. La formation aux gestes à adopter, ainsi qu’à l’utilisation correcte des équipements de travail et de protection, doit être intégrée aux actions de prévention.

Les agents travaillant en extérieur doivent bénéficier de mesures renforcées : accès permanent à de l’eau potable et fraîche, possibilité de repos dans des locaux adaptés, aménagement des postes pour limiter l’exposition directe au soleil, ajustement des équipements de protection individuelle. La gestion quotidienne de ces dispositifs exige réactivité et pragmatisme, d’autant plus que les conditions météorologiques évoluent rapidement.

Face à la réalité du changement climatique, les épisodes de canicule sont appelés à se multiplier et à s’intensifier. Les employeurs publics territoriaux doivent inscrire la prévention des risques liés à la chaleur comme une dimension permanente de leur politique de santé et de sécurité au travail. La circulaire ministérielle constitue un cadre de référence utile, mais son efficacité dépendra de l’engagement concret des acteurs de terrain. Cette vigilance constante doit devenir une norme dans l’organisation du travail public.