Selon ce rapport, qui synthétise plusieurs données dont un baromètre annuel interne à la DGFiP, ainsi que des témoignages d’agents et de médecins, les réorganisations successives menées pour adapter les structures aux suppressions d’emplois se sont traduites par « un stress permanent », « une perte de confiance » des agents qui « restent très attachés à rendre un service public de qualité ».
« Depuis 2011 le nombre d’agents qui ont exprimé une situation de souffrance au travail est passé de 2 578 à 3 212, soit une hausse de 25 %. Ceux ayant témoigné de violence au travail sont passés de 315 à 412, soit une hausse de 31 %. Par ailleurs, 76 % d’entre eux se disent « pessimistes » concernant leur propre avenir au sein de la DGFiP contre 55 % en 2016, précise l’enquête.
Un rapport de la médecine de prévention en 2018 cité par le syndicat évoque « une charge de travail trop importante », « des injonctions paradoxales », un « manque de soutien technique et hiérarchique » notamment. Il recense une hausse de 20 % des congés non-pris depuis 2015 équivalant à « 7 000 emplois équivalents temps plein (ETP) » et estime à « 260 ETP » le nombres d’heures supplémentaires non récupérées en 2018.
L’un des auteurs, Vincent Drezet, parle de « crise sans précédent de confiance ». Rappelant la série de grèves menées par les agents de la DGFiP en 2019, il déplore des « réformes brutales se succédant sans bilan, au sein d’une population vieillissante (50 ans de moyenne d’âge) qui pose la question du renouvellement des cadres ».
Principale administration du ministère de l’Économie et des Finances, la DGFiP emploie environ 110 000 agents et a perdu 40 000 postes depuis 2002, 25 000 depuis 2008. Le ministère des Comptes publics a prévu la suppression de 5 800 postes supplémentaires entre 2020 et 2022 à Bercy, dont 4 800 sur son périmètre.
Le gouvernement prévoit de multiplier des « points de contact » dans les territoires ruraux et périurbains (maisons de service public, agents itinérants voire bus…) qui prendraient le relais des centres des finances publiques actuels. Ce nouveau réseau territorial est qualifié de « leurre » par les syndicats, qui dénoncent aussi la privatisation ou le transfert de certaines missions de la DGFiP, comme le recouvrement de l’impôt par les buralistes.
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