« Hospi-Diag reste un outil de dialogue au service des professionnels »

Publié le 19 juillet 2012 à 0h00 - par

Amah Kouevi est responsable de la communication de l’Agence nationale d’appui à la performance des établissements de santé et médico-sociaux (ANAP). Pour Weka, il revient sur l’outil Hospi-Diag et les diverses interprétations qui en ont été faites dans la presse ces dernières semaines.

Weka.fr : L’ANAP et le ministère des Affaires sociales et de la Santé travaillent depuis plusieurs mois en étroite collaboration avec les fédérations hospitalières pour définir des indicateurs fiables sur la situation des hôpitaux. De nombreuses données ont été collectées grâce au système d’information Hospi-Diag. Pouvez-vous présenter brièvement cet outil, ainsi que ses résultats ?

Amah Kouevi : L’outil Hospi-Diag représente aujourd’hui un socle commun d’une soixantaine d’indicateurs renseignés automatiquement grâce à des requêtes interrogeant des bases de données nationales. Il permet ainsi d’établir un premier diagnostic de tout établissement médico-chirurgical et obstétrique (MCO), qu’il soit public ou privé, selon cinq axes : l’activité, la qualité, l’organisation, les ressources humaines et les finances.

C’est avant tout un outil d’aide à la décision destiné aux professionnels et dont l’objectif est de favoriser la discussion entre les principaux acteurs concernés par l’amélioration de la performance d’un établissement.

Weka.fr : À l’origine, Hospi-Diag devait être une simple aide à la décision, dans le but d’amorcer la discussion avec les principaux acteurs des établissements. Or des dérives sont déjà perceptibles. À titre d’exemple, l’hebdomadaire Le Point a pu accéder à ces données et les interpréter. Comment l’ANAP a-t-elle pris cela ?

Amah Kouevi : Hospi-Diag reste un outil de dialogue au service des professionnels. C’est de cette manière qu’il nous semble aujourd’hui le plus utile au développement d’une culture de la performance dans le secteur hospitalier.

Les professionnels des Autorités régionales de santé (ARS), de la Haute autorité de santé (HAS) et de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) ont déjà souligné l’intérêt d’utiliser Hospi-Diag pour structurer et enrichir le dialogue qu’ils entretiennent avec les établissements de santé. Nous poursuivons en ce sens un ambitieux programme de formation qui vise à favoriser la diffusion et l’appropriation de cet outil au service d’un meilleur pilotage stratégique des établissements.

Par ailleurs, l’ANAP est bien entendu attachée au principe de transparence et c’est pourquoi, en lien avec ses partenaires, elle travaille aux modalités de mise à disposition d’une information fiable et pertinente sur la situation des établissements.

Weka.fr : En réaction à l’enquête du Point, la Fédération hospitalière de France (FHF) a publié un communiqué le 15 juin dernier afin de dénoncer « des attaques sans fondement ». Qu’en pensez-vous ?

Amah Kouevi : La FHF dénonce le traitement éditorial et l’interprétation orientée des données auxquels se sont livrés les journalistes du Point. La FHF est administratrice et partenaire de l’ANAP. À ce titre, elle a été étroitement associée au travail d’élaboration de l’outil Hospi-Diag, elle en connait donc parfaitement l’intérêt et les limites si l’outil est détourné de son objectif initial.

Weka.fr : Pour l’heure, la consultation d’Hospi-Diag est limitée à ceux qui en formulent la demande et moyennant la somme de 2 000 euros. Une version à destination du grand public est prévue pour septembre 2012. Sera-t-elle identique à celle existant déjà ?

Amah Kouevi : Il faut garder à l’esprit que l’outil Hospi-Diag n’est que le révélateur d’une information existante, mais dispersée au sein de bases de données alimentées depuis des années par les établissements.

Le principal mérite d’Hospi-Diag est d’avoir sélectionné un socle d’indicateurs pertinents aux yeux des professionnels pour la mise en œuvre d’une stratégie d’amélioration de la performance au niveau d’un établissement, d’un groupe d’établissements ou d’une région. Servir un objectif d’information du public nécessite un travail complémentaire, ne serait-ce que pour choisir, là encore, les indicateurs ou les combinaisons d’indicateurs pertinents pour le public visé.


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