« Parlons Psy » : des « solutions concrètes » pour améliorer la santé mentale

Publié le 11 décembre 2019 à 8h41 - par

Et si tous les Français se formaient aux « premiers secours en santé mentale », pour savoir comment réagir face à une personne en crise ? Cette « solution concrète », et de nombreuses autres, ont été présentées lundi 9 décembre 2019 à Paris, au cours d’un forum réunissant les acteurs de la psychiatrie.

"Parlons Psy" : des "solutions concrètes" pour améliorer la santé mentale

L’événement, « Parlons Psy », est l’aboutissement de plusieurs mois d’ateliers organisés dans toute la France, à l’initiative de la Fondation de France et de l’Institut Montaigne.

« On entend beaucoup parler de la psychiatrie sous un angle négatif. Nous avons voulu faire entendre un message d’espoir en donnant la parole aux acteurs de terrain : qu’est ce qui marche et qui mériterait d’être généralisé ? », a dit à l’AFP Karine Pouchain-Grépinet, responsable programme maladies psychiques à la Fondation de France.

« De nombreuses expérimentations positives se déroulent déjà, mais de manière isolée, sans publicité ni diffusion », constate la fondation.

Douze millions de Français souffrent de troubles psychiques (dépression, troubles anxieux, addictions, bipolarité…), soit près d’une personne sur cinq. Pourtant, ces maladies « sont encore taboues » et « continuent de peser sur le quotidien et le destin des personnes touchées », constatait au moment du lancement de cette initiative Dolorès Lina Torres, psychiatre et présidente du comité « maladies psychiques et vie sociale » de la fondation.

« Pour faire avancer leur prise en charge », 1 200 personnes, patients, soignants, membres d’associations ou d’institutions ont planché par petits groupes dans huit villes de France, pour faire émerger « les expériences ou les dispositifs les plus efficaces » dans des domaines tels que la prévention, la qualité du lien entre soignants et malades ou encore « l’empowerment » (favoriser l’autonomie du patient et sa participation aux décisions qui le concernent).

L’une des initiatives plébiscitées, les « premiers secours en santé mentale », est portée par l’association PSSM France, sur le modèle du dispositif australien Mental Health First Aid, qui existe dans « plus de 25 pays ». Elle consiste à mettre en place des formations grand public, à la façon des premiers secours classiques, pour que chacun sache comment « apporter un premier soutien aux personnes ayant des troubles psychiques ».

Retenue par le ministère de la Santé dans sa « feuille de route santé mentale et psychiatrie » présentée en juin 2018, elle est aujourd’hui expérimentée auprès des étudiants de quatre universités (Bordeaux, Clermont, Nancy et Paris-Sorbonne).

Parmi les plus de 60 dispositifs cités, les ateliers ont aussi mis en avant « Bref », programme de soutien aux proches aidants du centre hospitalier Le Vinatier (Lyon), ou encore RemedRugby, qui utilise le sport pour faciliter la réinsertion des personnes souffrant de schizophrénie au centre hospitalier Alpes-Isère (Grenoble).

Les organisateurs de « Parlons Psy » ont aussi tiré des ateliers six propositions avec leurs priorités à l’attention des responsables politiques, comme la sensibilisation « dès le plus jeune âge » pour que les maladies mentales ne soient plus autant stigmatisées ou une meilleure formation des « acteurs de première ligne » (médecins généralistes, enseignants, policiers, juges…), qui « connaissent mal les troubles psychiques alors qu’ils sont bien souvent les premiers interlocuteurs des personnes en souffrance ».

Dans le contexte de « crise » que traverse la psychiatrie, ils soulignent que certains changements ne nécessitent pas forcément de moyens supplémentaires.

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