Santé : fin du concours infirmier et réforme des épreuves pour les internes en médecine

Publié le 10 juillet 2018 à 11h28 - par

Les futurs infirmiers ne seront plus sélectionnés sur concours à partir de 2019, tandis que les futurs internes en médecine ne joueront plus leur avenir sur un seul examen ont annoncé jeudi 5 juillet les ministres de la Santé, Agnès Buzyn, et de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal.

Santé : fin du concours infirmier et réforme des épreuves pour les internes en médecine

La ministre des Solidarités et de la Santé et la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation ont annoncé deux réformes dans le secteur de la formation des étudiants en santé, dont l’entrée des étudiants en soins infirmiers à l’université. Ces étudiants s’engagent pour trois années d’études sanctionnées par le diplôme d’État d’infirmier (diplôme désormais reconnu grade licence). Le nouveau dispositif d’admission en Instituts de formation en soins infirmiers (IFSI) entrera en vigueur début 2019. À l’avenir, plus de concours, mais des vœux formulés sur Parcoursup et une admission sur dossier.

Aujourd’hui, les candidats passent un concours organisé par chaque IFSI ou par des groupements d’IFSI, avec des épreuves écrites d’admissibilité et un oral d’admission. La sélectivité des concours se révèle très variable selon les IFSI. Quelque 180 000 candidatures sont déposées, chaque candidat postulant à de nombreux IFSI. En regard, 31 000 places sont à pourvoir, certaines restant vacantes en raison de la multiplicité des concours.

Le concours de cette année était le dernier : l’an prochain, les 326 instituts de formation en soins infirmiers (IFSI) sélectionneront sur dossier leurs 30 000 lauréats, qui bénéficieront tous du statut étudiant et de ses avantages grâce au rattachement des IFSI aux universités. Ils se verront délivrer une carte d’étudiant par l’université avec laquelle est conventionnée leur institut. Cela permettra aux étudiants en IFSI de bénéficier des mêmes droits que les étudiants de l’université.

« Le nombre de places sera maintenu » et « les IFSI resteront sur l’ensemble des territoires », ont assuré Mmes Buzyn et Vidal dans un entretien à l’AFP.

Via Parcoursup (pour les bacheliers et les étudiants en reconversion) ou d’autres voies d’accès professionnelles (pour les aides-soignants et les auxiliaires de puériculture qui conserveront une voie d’accès spécifique au titre de la promotion professionnelle), les aspirants infirmiers seront à l’avenir exemptés de frais de préparation, d’inscription et de déplacement aux concours, que le gouvernement estime à 25 millions d’euros par an.

Admission sur dossier : prise en compte de l’ensemble des compétences et valorisation des parcours, avec un objectif de diversité du recrutement. En 2019, le parcours des étudiants ayant suivi une préparation sera pris en compte et valorisé. L’examen des dossiers sera réalisé selon des procédures harmonisées au niveau national, par chaque regroupement d’IFSI.

Au terme de leurs trois années de formation, ils obtiendront un diplôme de grade licence, qui leur permettra, après trois années supplémentaire de pratique, de postuler à un master d’infirmier de pratique avancée (IPA), avec des spécialités en cancérologie, néphrologie et maladies chroniques.

Dès la rentrée de septembre, « 10 universités seront en mesure de proposer ces masters » et « on a prévu de former quelques centaines d’IPA par an », ont précisé les ministres.

Par ailleurs, les redoutables épreuves classantes nationales (ECN) des futurs internes en médecine seront remaniées pour les étudiants débutant leur externat (4e année) en 2019.

Le redoutable examen de fin de 6e année sera remplacé par trois notes : un examen en fin de 5e année qui valide les acquis, un examen en fin de 6  année plus axé sur les aspects cliniques, avec par exemple des épreuves en simulation, et une prise en compte du parcours de l’étudiant, notamment de ses stages.

Contrairement aux ECN actuels, où les candidats ne peuvent échouer même s’ils ont 0, la nouvelle évaluation exigera une moyenne de 10 sur 20 pour accéder à l’internat.

Il y aura toujours un classement final mais « on peut imaginer que des critères soient pondérés en fonction de la spécialité » demandée, ont indiqué les ministres.

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