Libérer du temps de soin
- Recrutement accéleré d’assistants médicaux
Emmanuel Macron a promis d’accélérer le recrutement de ces professionnels institués en 2018, pour porter leur nombre de « près de 4 000 » subventionnés par l’Assurance maladie actuellement à « 10 000 d’ici la fin de l’année prochaine ». Un moyen de libérer « du temps médical » pour le suivi des patients par les médecins.
- Plus d’infirmières à l’hôpital
Soulignant que les places ouvertes aux concours d’infirmiers avaient augmenté de « plus de 20 % en trois ans », le chef de l’État s’est engagé à « aller encore plus loin ». Mais il a exprimé la nécessité de travailler sur l’organisation des études, que trop d’élèves quittent en cours de route, et prôné « un système plus responsabilisant » en sortie de cursus, pour que les infirmières restent à l’hôpital.
Retrouver un hôpital plus « humain »
- Réorganiser le travail hospitalier
Emmanuel Macron a exigé une meilleure organisation du temps de travail dans les hôpitaux « d’ici au 1er juin », en donnant plus d’autonomie à chaque service, pour leur permettre de garder les soignants qui les quittent et de les rendre plus attractifs. Il a déploré une « hyper-rigidité » dans l’application des 35 heures et un système qui « ne marche qu’avec des heures supplémentaires ».
- Un tandem administratif-médical aux manettes
Un tandem « administratif et médical », constitué sur la base d’un « projet », va être instauré à la tête des hôpitaux. Une manière de conférer une place plus importante aux médecins, dont beaucoup critiquent la dérive bureaucratique de la gestion hospitalière.
- Sortir de la tarification à l’activité
Dès le prochain budget de la Sécurité sociale, le président de la République souhaite la « sortie » de la fameuse T2A, le mode de tarification de l’hôpital public, souvent accusé de pousser à la suractivité avec des effectifs moindres.
« Il faut qu’il y ait une part structurante de la rémunération qui repose sur des objectifs de santé publique qu’on négocie à l’échelle d’un territoire », a-t-il estimé.
Des médecins revalorisés pour mieux assurer les soins
- Des gardes mieux rémunérées
Emmanuel Macron veut « mieux rémunérer » les praticiens de ville qui assurent la permanence des soins et « prennent en charge des nouveaux patients », afin que les Français « trouvent facilement un médecin de garde ». Une mesure qui devrait être confirmée dans le cadre de la convention liant les libéraux à l’Assurance maladie pour les cinq prochaines années, en cours de renégociation jusqu’à fin février.
- Un médecin traitant pour tous les malades chroniques
Tous les patients souffrant d’une maladie chronique et ne disposant pas, à l’heure actuelle, d’un médecin traitant s’en verront proposer un « avant la fin de l’année », a assuré Emmanuel Macron. Leur nombre est estimé à 600 000.
À défaut de « médecin traitant », ils auront accès à « une équipe traitante » de soignants de diverses disciplines.
Au-delà des seuls malades chroniques, le ministre de la Santé, François Braun, avait déjà promis que, parmi les 6 millions de patients sans médecin traitant, tous ceux qui le souhaitent en auraient un « d’ici la fin du quinquennat ».
- « Libérer » la médecine à distance
Répondant à une demande répétée des médecins généralistes, Emmanuel Macron a dit vouloir « continuer à supprimer toutes les tâches inutiles, comme certains certificats ».
Il a aussi plaidé pour la libéralisation de la « télé-expertise », en critiquant le seuil de 20 % existant. Actuellement, un médecin ne peut réaliser, sur une année civile, plus de 20% de son volume d’activité à distance (téléconsultations et télé-expertises cumulées).
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