En 2021, le dépistage était reparti à la hausse mais n’avait pas encore rattrapé le retard lié au Covid, ce qui représentait une perte de chance pour certains malades. L’an dernier, le nombre de dépistages du VIH et des trois IST bactériennes a continué à augmenter, indique l’agence sanitaire.
Quelque 2,6 millions de personnes ont ainsi bénéficié au moins une fois d’un dépistage remboursé d’une infection à Chlamydia trachomatis, 3 millions d’un dépistage d’une infection à gonocoque et 3,1 millions d’un dépistage de la syphilis.
L’activité de dépistage du VIH a, elle, atteint un niveau supérieur à celui de 2019 avec 6,5 millions de sérologies VIH réalisées par les laboratoires (contre 6,34 millions trois ans avant).
Le nombre de personnes ayant découvert leur séropositivité VIH en 2022 a été estimé entre 4 200 et 5 700, nombres inférieurs à ceux de 2019, ce qui, « dans un contexte d’augmentation du volume de dépistage, est encourageant quant à la dynamique de l’épidémie », note l’agence de santé publique.
Néanmoins, « l’évolution est contrastée en fonction des populations », ajoute-t-elle. Ainsi, le nombre de découvertes de séropositivité continue à diminuer chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) nés en France : ils représentent 27 % des découvertes de séropositivité en 2022.
Cette diminution observée depuis 2016 s’explique probablement par la croissante adoption de la PrEP (la prophylaxie préexposition, pilule préventive pour les personnes très exposées au VIH) dans cette population, souligne Santé Publique France.
À l’inverse, le nombre de découvertes continue à augmenter chez les HSH nés à l’étranger.
Plus de la moitié des découvertes en 2022 (56 %) ont concerné des personnes nées à l’étranger, qu’elles aient été contaminées par rapports hétérosexuels ou par rapports sexuels entre hommes, d’où l’importance de leur garantir « un accès aux soins et d’intensifier les actions de prévention à leur égard », souligne l’agence.
« De nombreux moyens sont disponibles pour se protéger et protéger les autres, dont la PrEP encore insuffisamment utilisée par les personnes éligibles », a commenté le Dr Caroline Semaille, directrice générale de l’agence, citée dans un communiqué.
À l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida ce vendredi 1er décembre, Santé publique France déploie le second volet de la campagne « Tout le monde se pose des questions sur la sexualité » dédié aux IST et au VIH, dont l’objectif est d’inciter à recourir à la prévention combinée et au dépistage.
Copyright © AFP : « Tous droits de reproduction et de représentation réservés ». © Agence France-Presse 2023