Le constat à l’origine de ce nouveau plan est sombre : 80 000 commerces en centre-ville des villes moyennes ont été fortement affectés par le confinement et la hausse des faillites attendues parmi ces commerces en 2020 est de 15 à 30 % par rapport aux années précédentes.
Avant même la crise, le programme « Action cœur de ville », lancé trois ans auparavant à destination des villes de plus de 20 000 habitants, avait permis de détecter « des tendances assez fortes de fragilité » comme une sur-représentation des commerces aujourd’hui vulnérables à la crise (cafés, hôtels, restaurants) et une sous-représentation du commerce alimentaire (11 % des commerces).
En sus des PGE, la Banque des territoires déploie désormais un plan d’action en deux temps : l’un consacré à la reprise, le second à la relance.
Le premier volet propose des solutions « mobilisables immédiatement » comme des diagnostics d’impact territorial pour aider les municipalités à « identifier les effets de la crise sur les commerces » et définir des « plans d’actions rapides ».
Des subventions de 20 000 euros par an pendant deux ans permettront également de créer au sein des municipalités des postes de « managers de commerce », sorte d’interface entre les mairies et les commerçants pour mettre en œuvre des solutions de relance d’activité.
Les commerces de centre-ville pourront aussi bénéficier d’une aide forfaitaire de 20 000 euros afin de développer des solutions numériques équivalentes à celles proposées par les grandes enseignes comme l’achat et la réservation en ligne ou le « click and collect ».
À plus long terme, la « mesure phare » du volet relance de ce plan prévoit la création de « 100 foncières de redynamisation pour rénover 6 000 commerces de proximité » qui mobilisera 300 millions d’euros en investissement et 500 millions en prêts.
Ces sociétés privées d’intérêt général auront pour mission d’acheter des emplacements immobiliers pour les restructurer et les louer à des prix modérés à des commerçants.
Mais la difficulté sera de « trouver l’équilibre économique parce qu’on sait que ce ne sera pas facile de pratiquer à la fois un loyer bas et de faire des restructurations importantes sur le bâti », a expliqué Olivier Sichel, le patron de la Banque des Territoires, lors d’une téléconférence.
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