Fonction publique : tout savoir sur la retraite progressive dès 60 ans

Publié le 11 octobre 2023 à 13h00, mis à jour le 29 août 2025 à 15h00 - par

La réforme des retraites a facilité les transitions entre la vie professionnelle et la retraite. Depuis le 1er septembre 2023, les fonctionnaires des trois versants de la fonction publique ainsi que les magistrats peuvent bénéficier d’une retraite progressive. Ce dispositif, renforcé par les décrets n° 2025-680 et n° 2025-681 du 23 juillet 2025, voit son âge minimal d’accès abaissé à 60 ans dès le 1er septembre 2025, contre 62 ans auparavant.

Fonction publique : tout savoir sur la retraite progressive
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La retraite progressive consiste pour l’agent public qui choisit de diminuer sa quotité de travail en exerçant son activité à temps partiel, à cumuler sa rémunération avec une fraction de sa pension de retraite définitive. Ce mécanisme a été institué par la loi n° 2023-270 du 14 avril 2023 de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023 (article 26). Le décret n° 2023-753 du 10 août 2023 a précisé ses modalités initiales. La réforme de 2025 traduit l’une des mesures de l’Accord national interprofessionnel (ANI) du 14 novembre 2024, dédié à l’emploi des salariés expérimentés.

Modalités d’octroi de la retraite progressive

Pour bénéficier de la retraite progressive, trois conditions doivent être réunies :

  • être à deux ans ou moins de l’âge légal d’ouverture des droits applicable à l’agent, soit désormais dès 60 ans (contre 62 avant le 1er septembre 2025) ;
  • justifier d’une durée d’assurance tous régimes de retraite d’au moins 150 trimestres ;
  • exercer son activité à temps partiel à titre exclusif.

Concernant l’exercice à temps partiel, il est important de souligner que l’octroi du temps partiel lié à la retraite progressive n’est pas de droit. L’employeur peut le refuser ou y mettre fin pour nécessités de service. L’agent peut également y renoncer à tout moment. Dans ces cas, la retraite progressive prend fin.

Une évolution par rapport au passé

La retraite progressive instaurée dans la fonction publique depuis le 1er septembre 2023 n’est pas une véritable nouveauté. Elle s’inscrit dans la continuité de l’ancien dispositif de Cessation progressive d’activité (CPA), supprimé par la réforme des retraites de 2010. La CPA permettait déjà aux fonctionnaires d’aménager leur fin de carrière. Pendant longtemps, seuls les contractuels relevant du régime général ont pu continuer à bénéficier d’un mécanisme comparable. La réforme de 2025 marque un tournant pragmatique et socialement attendu, en ouvrant la possibilité d’un départ progressif dès 60 ans, ce qui est particulièrement adapté aux métiers exigeants physiquement.

À qui adresser sa demande ?

Les fonctionnaires à temps non complet peuvent aussi bénéficier de la retraite progressive, à condition d’exercer leur activité à titre exclusif auprès d’un seul employeur.

Les fonctionnaires territoriaux et hospitaliers doivent adresser leur demande à la CNRACL.

Les fonctionnaires de l’État relèvent du Service des retraites de l’État.

Les agents contractuels doivent se tourner vers la CARSAT de leur lieu de résidence. Les demandes doivent être formulées six mois avant la date envisagée pour le passage en retraite progressive. La pension partielle prend fin définitivement lorsque l’agent public est admis à la retraite ou lorsqu’il reprend une activité à temps plein.

Comment est calculée la pension ?

La retraite progressive permet de cumuler la rémunération avec une fraction de pension de retraite. Sur la quotité non travaillée, il est calculé le montant complet de la pension qui aurait été perçu à la date d’effet de la retraite progressive.

Le calcul tient compte des paramètres habituels : décote, surcote, majoration pour enfants, prise en compte de la pénibilité. Lorsque l’agent est admis à la retraite définitive, sa pension intègre les périodes travaillées durant la retraite progressive, y compris l’évolution de son indice pour les fonctionnaires.

Une circulaire de la Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales (CNRACL) précisera prochainement les modalités pratiques de mise en œuvre.


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