Les communes s’investissent dans l’éducation au-delà de leurs compétences obligatoires, peut-on constater à la lecture du baromètre rendu public début septembre par l’Association nationale des directeurs et cadres de l’éducation des villes et collectivités territoriales (ANDEV). Compétence facultative pour les communes, l’accueil périscolaire matin, midi et soir est ainsi devenu un service public essentiel qui dispose de moyens importants et qui a de véritables visées éducatives. Tous les répondants précisent que leur politique d’éducation s’appuie sur au moins un document-cadre qui comporte des axes éducatifs : projet éducatif local, projet éducatif de territoire… Dans un quart des communes, coexistent plusieurs conventions-cadres et des dispositifs nationaux : cité éducative, dispositif de réussite éducative, convention territoriale globale. Loin d’être une simple garderie, l’accueil périscolaire intègre donc des projets éducatifs locaux avec « des enjeux de fond qui dépassent largement le simple moyen de garde ». Quatre thématiques sont présentes dans plus de 80 % des documents : le handicap, la citoyenneté, le développement durable et la culture.
Des équipes d’accueil renforcées
Alors que la loi impose un agent territorial spécialisé des écoles maternelles (Atsem) par école, 8 communes sur 10 emploient 1 Atsem par classe. Les enseignants de maternelle sont désormais rarement seuls en classe avec les enfants, ce qui n’était pas le cas il y a quelques années, précise l’ANDEV. La moitié des communes (47 %) comptent 1 animateur pour 14 enfants de moins de 6 ans et 1 pour 18 enfants de plus de 6 ans, soit le taux d’encadrement le plus souple permis par la réglementation. Les autres communes vont plus loin ; près de 2 communes sur 10 emploient 1 animateur pour 8 enfants de moins de 6 ans et 1 pour 12 enfants de plus de 6 ans. En outre, les communes se préoccupent de faciliter l’inclusion des enfants en situation de handicap ; plus de 7 sur 10 recrutent des animateurs en surnombre par rapport au taux d’encadrement – c’est même le cas de la totalité des villes de plus de 100 000 habitants. Selon l’ANDEV, ces enfants sont « aujourd’hui beaucoup plus présents dans les écoles et dans les accueils de loisirs ».
Le baromètre fait aussi le point sur le repas de midi. Depuis la loi du 30 octobre 2018 pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous, dite « loi Egalim », les cantines scolaires doivent servir au minimum 20 % de produits issus de l’agriculture biologique. Si 86 % des communes respectent cette obligation, 22 % proposent même aux enfants des repas comportant plus de la moitié de produits bio. En outre, dans plus de 9 communes sur 10, le prix du déjeuner varie en fonction des revenus du foyer avec, dans certains cas, des repas à moins d’1 euro, voire gratuit pour les familles les plus pauvres.
Ce baromètre est issu d’une enquête à laquelle ont répondu 232 communes de toutes tailles, représentant 848 205 enfants d’âge primaire – soit 15 % des enfants fréquentant les écoles primaires publiques en 2024. Le questionnaire, anonyme, était adressé aux cadres éducatifs pour que les réponses n’engagent pas la responsabilité de la commune. Les réponses révèlent un contexte d’incertitude sur les perspectives budgétaires des prochaines années chez la majorité des cadres territoriaux éducatifs. Sans compter les orientations changeantes sur l’éducation au niveau national qui rendent difficile de travailler sur des partenariats à long terme, indispensable en matière d’éducation.
Marie Gasnier
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Des horaires larges La majorité des communes (58 %) organisent l’accueil périscolaire de 7h30 à 18h30. Un cinquième d’entre elles ont fixé des horaires élargis : de 7h à 19h, voire jusqu’à 19h30. |
