Décentralisation : les grandes villes soulignent leur rôle « essentiel »

Publié le 20 septembre 2012 à 0h00 - par

Les maires des grandes villes ont souligné mercredi 19 septembre le rôle « essentiel » des pôles urbains, alors que le gouvernement prépare un nouvel acte de la décentralisation.

Décentralisation : les grandes villes soulignent leur rôle "essentiel"

« Au moment de l’acte 3 de la décentralisation, le rôle des pôles urbains est essentiel », a lancé Michel Destot (PS), à la tête de l’Association des maires de grandes villes (AMGVF), en ouvrant leur conférence annuelle à Paris. « Nous attendons des états généraux de la démocratie territoriale, qu’organise le Sénat début octobre, que le rôle et l’importance des grandes collectivités, des grandes villes et leurs agglomérations, soient reconnus » a ajouté le maire de Grenoble.

Pour sa part, la ministre déléguée à la Décentralisation, Anne-Marie Escoffier, a jugé « impératif » de tenir compte de la place des grandes villes « dans le chantier de la réforme territoriale que l’on va préparer ensemble ».

À l’unanimité, les édiles des grandes villes – majorité et opposition – ont défini plusieurs priorités qui leur paraissent essentielles alors que, soulignent-ils, 75 % de la population française vit en ville. Parmi celles-ci, a souligné Michel Destot, il faut réaffirmer le rôle des grandes villes dans le développement économique et la création d’emplois. « Au plan économique, les régions ne peuvent être chefs de file », a-t-il lancé alors que celles-ci se battent pour renforcer leurs compétences en ce domaine.

Les grandes villes revendiquent des « instances de concertation à l’échelon régional », dans le cadre d’« un schéma régional concerté ». Ces maires demandent aussi « une place significative » pour les grandes villes dans l’organisation de  future Banque d’investissement publique. Ils ont également plaidé pour des pôles métropolitains forts, « des ensembles interrégionaux qui ont la taille critique pour avoir les équipements nécessaires à leur développement », a relevé M. Destot.

Critiquant le système de péréquation actuel, les élus ont prôné la mise en place de systèmes locaux, en particulier au niveau intercommunal. « Il y a des limites à la péréquation, il n’y a pas que les territoires ruraux qui ont des problèmes de déficit », a estimé le maire de Bordeaux Alain Juppé (UMP).

Enfin, les maires ont insisté sur les problèmes de financement de leurs investissements. Pour la première fois, les investissements des collectivités ont baissé en 2011, a souligné Michel Destot. Et selon un sondage réalisé à l’occasion de la conférence, 54 % des maires envisagent de différer un ou plusieurs projets d’équipement cette année. Dans ces conditions, les maires demandent « l’adoption, dans un proche délai, des dispositions législatives indispensables » à la création de l’Agence de financement des collectivités locales, un projet initié par huit grandes associations d’élus.

Ils refusent aussi toute exception à une éventuelle interdiction du cumul des mandats, « quelle que soit la taille de la commune ». Pour eux, autoriser les maires des petites communes à être parlementaire « ne pourrait qu’accentuer la sous-représentation des élus urbains » au Sénat et à l’Assemblée nationale ».

Créée en 1974, l’Association des maires de grandes villes de France (AMGVF) rassemble les 48 villes françaises de plus de 100 000 habitants et leurs groupements de communes.

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