Grand Lyon : des maires fustigent un « manque de respect » de la majorité verte

Publié le 20 septembre 2021 à 13h05 - par

Politique « hors sol », « dictatoriale », « incohérente » : dans la foulée d’une tribune signée la semaine dernière par les trois quarts des maires du Grand Lyon, des élus de la droite et du centre ont fustigé mercredi 15 septembre 2021 le « manque de respect » de la majorité écologiste vis-à-vis des territoires.

Grand Lyon : des maires fustigent un "manque de respect" de la majorité verte

Dimanche, 44 maires sur les 59 que compte la métropole avaient dénoncé le fonctionnement jugé trop vertical de l’entité dirigée depuis l’année dernière par le Vert Bruno Bernard, dans une tribune publiée par le Journal du dimanche. Qualifié de « président fossoyeur de la métropole de Lyon », l’élu y était accusé de « dédain pour les maires » et de mener une politique « ultra-verticale, ultra-centralisée et ultra-segmentée à mille lieues des élus municipaux et des citoyens ».

Un « mépris » également dénoncé mercredi 15 septembre 2021 devant la presse par Philippe Cochet, maire LR de Caluire-et-Cuire et président du groupe de la droite et du centre à la métropole. « Après 18 mois de grande frustration, il n’est pas possible de continuer comme ça. Dire : les maires on s’en fiche c’est inacceptable », a tonné l’ancien député, affirmant que les propositions des élus des communes signataires de la tribune sont « systématiquement rejetées » par la majorité. « Si cette manière d’exercer le pouvoir continue, cela ne se passera pas très bien », a ajouté M. Cochet, brandissant notamment la menace de mener une politique de blocage de l’institution en refusant notamment de signer tous les permis de construire soumis par la collectivité territoriale.

« Il est naturel que je porte d’abord l’intérêt métropolitain plutôt que l’intérêt régional ou communal », a réagi Bruno Bernard lors d’une autre conférence de presse dans la matinée. Néanmoins, a-t-il poursuivi, « ce n’est pas rien que 40 maires s’expriment […] c’est quand même un fait politique et j’en tiens compte », a-t-il ajouté, indiquant que sa porte restait « ouverte aux maires pour  discuter des dossiers de leur commune mais aussi pour parler de la relation globale ». « J’espère qu’au-delà des annonces tout le monde va redevenir très vite raisonnable », a-t-il également répliqué face aux menaces concernant les permis de construire.

Ce n’est pas la première fois que la gouvernance des Verts au Grand Lyon est fustigée par ses opposants. En août, le groupe d’élus de l’opposition Synergies Métropole reprochait déjà à l’exécutif d’imposer aux maires des petites communes des décisions sans réelle coopération. En mai, c’est le groupe centriste « Inventer la Métropole de demain » de Gérard Collomb qui accusait la majorité d’agir « délibérément et méthodiquement pour limiter le débat public et la transparence de l’information ».

Face à ce constat, M. Cochet a indiqué que des sénateurs LR effectueraient les démarches nécessaires à l’ouverture d’une mission d’information sur la gouvernance du Grand Lyon, et que tous les candidats à la prochaine élection présidentielle seraient alertés sur cette question. Créée en 2015, la métropole de Lyon ne permet pas aux maires de l’entité de siéger automatiquement à son Conseil, dont les 150 membres sont élus au suffrage universel direct.

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