Implanter les antennes-relais sans nuire au paysage et à la biodiversité

Publié le 3 juin 2022 à 9h45 - par

La construction d’antennes-relais doit éviter tout impact sur le paysage et la biodiversité. Un guide pratique émet des recommandations et rappelle la réglementation et les procédures, applicables aussi bien sur tout le territoire qu’en zones protégées.

Implanter les antennes-relais sans nuire au paysage et à la biodiversité

Sur l’ensemble du territoire, le déploiement des antennes-relais doit respecter le paysage, le patrimoine paysager, la faune, la flore et les habitats naturels. Le maire peut refuser un projet, ou édicter des prescriptions spéciales, s’il a des conséquences dommageables pour l’environnement ou s’il porte atteinte au paysage. Les espaces protégés (parcs naturels régionaux, zones Natura 2000, sites classés ou inscrits…) sont soumis à des règles encore plus contraignantes.

Le ministère de la Transition écologique et le programme France mobile de l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) rappellent les bonnes pratiques d’implantation dans un guide. Objectifs : aider les opérateurs mobiles et les opérateurs d’infrastructures mobiles à préparer leur dossier, et faciliter l’instruction des autorisations pour les collectivités locales et les services de l’État. Comme le souligne le guide, répondre aux enjeux du numérique tout en préservant les paysages et la biodiversité est une responsabilité collective, « un impératif d’intérêt général pour permettre, en bonne intelligence, l’intégration des antennes relais dans nos paysages, lieux d’identité auxquels nous sommes tous très attachés ».

Le projet d’implantation porte sur l’antenne ainsi que ses équipements (antennes, paraboles, boîtiers, pylônes, locaux techniques…) et aménagements. Il doit respecter l’intégrité du paysage naturel ou bâti. C’est pourquoi il faut installer l’antenne en priorité sur les supports existants (bâtiment, pylône, château d’eau, hangar, clocher…), sans qu’elle soit visible et privilégier la mutualisation. Un projet qui impacte beaucoup les habitats et les espèces (dans les zones humides, par exemple) doit être refusé. Si aucun support n’est disponible, une analyse paysagère, environnementale et technique, menée avec l’aide d’un paysagiste-concepteur de préférence, aidera à identifier la solution qui aura le moins de conséquences sur le paysage et l’environnement. Il est recommandé de détailler les contraintes techniques (critères de couverture radio, objectifs…) et d’étudier toutes les options : raccordement à la fibre, satellite… Une modélisation graphique de l’ensemble du projet (photomontages, plans, coupes et croquis) permettra de comparer l’état initial du paysage et l’état projeté.

L’installation de l’antenne-relais sur une construction existante doit respecter l’architecture et se faire discrète : teintes foncées (noir, gris, vert-de-gris…) et de finition mate, en accord avec le contexte ; travaux de raccordement, équipements, aménagements (création d’accès, fondations, local technique, clôture, défrichements…) au plus faible impact possible sur le paysage et l’environnement. Si la création d’un pylône ne peut pas être évitée, il doit s’inscrire dans un rapport d’échelle équilibré avec les autres éléments du paysage ; raccorder une antenne relais à la fibre optique permet parfois de réduire sa hauteur.

Lorsqu’un local technique est nécessaire, un volume simple, ainsi que des matériaux et couleurs reprenant les codes architecturaux des bâtiments annexes locaux favorisent son insertion. En tout état de cause, le pastiche d’éléments naturels (faux arbre, faux rocher…) est proscrit. Par ailleurs, des trames végétales existantes peuvent être utilisées comme filtres visuels ; des essences locales peuvent également être plantées, le cas échéant.

Il convient ensuite d’assurer un bon entretien des équipements et de les démonter lorsqu’ils sont inutilisés.

Outre ces règles générales d’implantation, le guide détaille les prescriptions relatives aux espaces protégés, où elles sont soumises à des autorisations particulières.

Marie Gasnier

Concertation

Une concertation avec les services de l’État (DREAL, DDT/M, UDAP) et les élus locaux, avec l’appui des gestionnaires des espaces protégés le cas échéant, permet d’identifier les enjeux à partir de différents outils : atlas des paysages, documents d’objectifs Natura 2000, documents exprimant des valeurs paysagères (motifs de classement et d’inscription d’un site, Grand Site de France, charte de PNR, plan de paysage, site patrimonial remarquable…), stratégies territoriales : SCoT, projet d’aménagement et de développement durables du PLU, plan de paysage, plan de gestion de parc national, régional ou de réserve…


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