Réforme territoriale : prendre en compte l’économie des territoires

Publié le 5 septembre 2014 à 0h00 - par

Les inégalités entre territoires augmentent. La réforme territoriale devrait laisser une autonomie aux métropoles en plein essor économique, créatrices d’emploi, sans oublier la solidarité.

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La carte issue de la réforme territoriale en cours devra répondre à une « nouvelle géographie des inégalités », explique la fondation Terra Nova dans une note publiée le 3 septembre*.

À l’intérieur des territoires, les inégalités de revenu ont tendance à s’aligner sur les disparités de produit intérieur brut par habitant (PIB). Mais ces inégalités de revenu se réduisent désormais difficilement entre territoires : l’économie des métropoles progresse et les sources des revenus non marchands, qui bénéficient aux collectivités les plus vulnérables, sont remises en cause. La production se concentre de plus en plus dans les métropoles : outre Paris, la contribution à la croissance nationale des aires urbaines de Lyon, Toulouse, Nantes, Rennes et Bordeaux augmente, tandis que le poids de Lille et de Marseille-Aix régresse. Et, au sein des métropoles, la production de richesse tend même à se concentrer dans certaines communes.

La réforme territoriale devra maintenir un équilibre entre performance économique et solidarité, précise ainsi Terra Nova. Il conviendra d’éviter de délaisser durablement les territoires les moins productifs et les moins attractifs, tout en laissant aux plus dynamiques une certaine autonomie, afin qu’ils continuent à créer des emplois. Mais le redécoupage des territoires, tel qu’il est aujourd’hui prévu, est surtout conçu pour réduire à long terme la dépense publique et supprimer l’échelon départemental. Près d’un habitant sur cinq vit dans des territoires « triplement pénalisés » (production, budgets publics, qualité résidentielle) qui connaîtront des difficultés accrues à l’avenir.
 

Démocratie directe

Certains territoires « périphériques » continueront à se maintenir ou à se développer essentiellement grâce aux dépenses liées au tourisme et aux pensions de retraite de ménages mobiles, à condition d’offrir des avantages résidentiels. Mais les grands territoires du Nord-Est, par exemple, qui n’ont pas reconverti leurs industries, dépendent très souvent des revenus non marchands et sont incapables d’attirer les touristes ou de retenir les retraités.

Sans être confrontées à des crises majeures, les zones résidentielles, jusqu’à présent en tête, devraient connaître un ralentissement de leur développement, au profit de celui des métropoles.

Par ailleurs, lorsque les habitants des agglomérations et des métropoles élisent au suffrage direct uniquement les équipes municipales, les choix de leurs élus comportent des engagements à long terme. La réforme devrait donc également favoriser un fonctionnement plus démocratique de la nouvelle architecture territoriale.

Martine Courgnaud – Del Ry

* Source : « La nouvelle question territoriale« , Laurent Davezies, Thierry Pech, 2 septembre 2014


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