Baromètre de la commande publique en 2022 : les effets de l’inflation commencent à se faire sentir

Publié le 28 mars 2023 à 8h05 - par

Intercommunalités de France et la Banque des Territoires publient la dernière édition du baromètre de la commande publique, comprenant les chiffres du second semestre 2022.

Baromètre de la commande publique en 2022 : les effets de l'inflation commencent à se faire sentir
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Le baromètre est un outil de suivi des achats réalisés par tous les acheteurs publics (État, collectivités, bailleurs sociaux…), en fonctionnement comme en investissement. Il est décliné par type d’acheteur, par région et intercommunalité, par nature des achats et par destination. Principal constat des chiffres publiés, la valeur moyenne des appels d’offres est en forte hausse (+ 18 % pour le dernier trimestre), témoignant des premiers effets de l’inflation, alors que le volume de la commande publique est en légère baisse.

Une baisse significative de la commande publique au second semestre 2022

Parmi les principaux chiffres, on peut noter que la commande publique est en importante baisse au second semestre 2022 (44 milliards au deuxième semestre 2022 contre 47,6 en 2021, soit une baisse de 7,6). Sur l’année entière, la baisse est moins significative puisque la commande publique s’élève à 95,2 milliards d’euros de commande publique en 2022, soit une diminution de 0,5 % par rapport à 2021. En 2022, la commande publique retrouve son niveau de 2021 et dépasse de 7,7 milliards d’euros la commande publique enregistrée en 2019. Le nombre d’appel d’offres recensé en 2022 est de 210 078 en augmentation par rapport à 2021 (208 356) mais inférieur au nombre de 2019 (253 674). Les collectivités sortent tout juste leur épingle du jeu avec une évolution de 0,3 % en 2022 par rapport à 2021.

L’État voit son niveau de commande publique fortement baisser, tandis que les bailleurs sociaux profitent d’un rattrapage des projets de construction (+ 6,5 %). Au sein des collectivités du bloc local, le maintien de la commande publique en volume est principalement le fait des intercommunalités, + 3,5 %. Les premiers éléments sur 2023 confirment cette tendance. Concernant la nature des achats, les services conservent leur part dominante (42 % de la commande publique) mais sont en fort rempli au second semestre.

Un surcoût des appels d’offres liés à l’évolution des  conditions économiques

Les collectivités sont confrontées, au-delà des surcoûts concernant les matériaux et les fournitures d’énergie (gaz et électricité), à des demandes de revalorisation des marchés en cours de la part de leurs prestataires. Certaines parviennent à résister (circulaire de Bercy à l’automne imposant aux prestataires de « faire la preuve » des effets des hausses indépendamment de leur marge). Mais le renouvellement des marchés se fera dans la quasi-totalité des situations à la hausse. L’évolution moyenne des surcoûts est difficile à chiffrer et très inégale sur le territoire national. On peut avancer une fourchette de l’ordre de + 15 % à + 45 %, selon les collectivités et la nature des marchés. À noter que si cette hausse peut correspondre à une réalité sur les marchés d’acquisition des matériaux, certains prestataires réajustent à la hausse leurs tarifs. Il va être difficile si l’inflation recule de revenir aux prix et tarifs antérieurs.

Pour faire face à cette situation, les collectivités peuvent décaler dans le temps la réalisation des investissements projetés, ou revoir à la baisse le contenu des prestations ou projets. Pour autant elles maintiennent leur position, regroupant 54 % de la commande publique, faisant donc la preuve du caractère déterminant de la commande publique à cette échelle. Le contexte de mi-mandat et de la nécessité de réaliser les engagements de campagne jouent dans ce sens.

Source : La commande publique au second semestre 2022, Baromètre de la commande publique – second semestre 2022, mars 2023

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