Pour la Cour des comptes, la région Occitanie doit mieux promouvoir le tourisme en Languedoc-Roussillon

Publié le 2 mars 2018 à 15h23 - par

Mal valorisé par des offices de tourisme trop nombreux, sans coordination régionale, le tourisme en Languedoc-Roussillon peine à décoller. La Cour des comptes recommande à la nouvelle région Occitanie de rationaliser sa promotion, à travers le nouveau schéma touristique de 2017.

Pour la Cour des comptes, la région Occitanie doit mieux promouvoir le tourisme en Languedoc-Roussillon

Accueil très saisonnier et concentré sur le littoral, taux moyen d’occupation hôtelier insuffisant, ressources trop peu valorisées : la Cour des comptes estime que le tourisme du Languedoc-Roussillon n’est pas à la hauteur de ses atouts. Il constitue pourtant un secteur-clef de l’économie régionale, avec 12,7 % du PIB en 2015 et des recettes fiscales aux collectivités d’environ 565 millions d’euros en 2014. La Chambre régionale des comptes Occitanie, qui a examiné la promotion touristique, menée entre 2010 et 2016 par les collectivités de la région aujourd’hui fusionnée avec Midi-Pyrénées, constate que la mise en valeur des sites culturels n’a pas suffi à augmenter la proportion des séjours ou à en allonger la durée. La majorité des touristes sont des Français de classe moyenne qui privilégient l’hébergement de plein air ou les résidences secondaires, et la région n’a pas pu attirer d’autres clientèles, malgré une montée en gamme des hébergements grâce à la labellisation.

La Cour pointe notamment « l’organisation déficiente de l’action publique locale », davantage que les moyens financiers ; le conseil régional qui devait planifier et coordonner les actions touristiques, et soutenir la filière « n’a pas pleinement endossé ce rôle ». Elle relève de nombreuses faiblesses : accompagnement financier des entreprises trop limité et dispersé, tissu économique de l’hôtellerie-restauration fragile, défaut de qualification d’une main-d’œuvre essentiellement saisonnière.

Le schéma régional touristique 2010-2015 ne prévoyait pas d’objectifs précis ni d’évaluation. Il a en outre « pâti du transfert de compétences majeures du comité régional, organe prévu par la loi, à une société d’économie mixte, la Sem Sud de France Développement, ainsi qu’aux services régionaux eux-mêmes ». La Cour relève que la promotion touristique, « apanage de la Sem et de ses filiales à l’étranger », s’est de fait restreinte à l’attribution de la marque Sud de France aux produits régionaux.

Avec la récente fusion de Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, la nouvelle région Occitanie est devenue la première région thermale française. L’occasion de cibler son offre en s’appuyant sur son nouveau schéma stratégique en faveur du tourisme, adopté en juin 2017. La région doit maintenant préciser des objectifs et des indicateurs en vue d’une évaluation future de ce schéma, mais aussi rationaliser le réseau des offices de tourisme et gérer directement les aides financières aux entreprises touristiques.

La Cour recommande au conseil régional de « formaliser avec tous les acteurs de l’emploi un contrat d’objectifs et de moyens déclinant de manière opérationnelle le schéma régional de formation dédié au tourisme ». Par ailleurs, les dérogations aux transferts des compétences touristiques aux intercommunalités nuisent à l’efficacité de la politique touristique régionale. Les structures publiques de promotion du tourisme se trouvent dispersées et redondantes, voire concurrentes ; on compte ainsi plus de cent trente offices de tourisme communaux à côté des structures départementales. Pour la Cour, il conviendra donc de répartir les conditions d’intervention de chacun des acteurs, en particulier dans le cadre de ces dérogations.

Marie Gasnier

Source : Rapport public annuel 2018, Cour des comptes, page 56


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