Réalisé par le Service du livre et de la lecture du ministère de la Culture, en partenariat avec l’Université de Rouen Normandie, le tout premier « Atlas des bibliothèques territoriales » s’appuie sur la base de données 2021 du ministère comprenant 15 500 équipements de lecture publique. « Ce travail monumental s’avère d’autant plus pertinent que, depuis une dizaine d’années, les bibliothèques publiques ont considérablement changé, avec une démultiplication de leurs missions et un changement du profil et des attentes de leurs usagers » salue la Fédération nationale des collectivités territoriales pour la culture (FNCC).

Cette publication propose un panorama complet de la France de la lecture publique. Les 15 778 bibliothèques recensées offrent une « couverture exceptionnelle », qui permet à 85 % des Français d’accéder à ce service culturel dans leur commune de résidence. Ce taux monte même à plus de 93 % dans les régions Île-de-France, Bretagne, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Pays de la Loire, Réunion et Guadeloupe. Et si les collectivités urbaines sont mieux équipées en lieux de lecture (neuf communes urbaines sur dix en possèdent au moins un), un tiers des communes rurales disposent également d’un tel établissement. Ce « maillage serré » fait des bibliothèques territoriales le « premier service culturel de proximité. »

L’Atlas distingue trois groupes d’établissements de lecture publique. À savoir :

• les établissements dits « majeurs » (26 % du total), dont les caractéristiques sont la multiplicité des actions culturelles, le grand nombre de partenariats, l’ampleur des espaces d’accueil et la densité des collections (plus de 30 000 documents). À noter, aussi, l’amplitude horaire de leurs périodes d’ouverture (jusqu’à 50 heures ou plus pour une vingtaine d’entre elles) ;
• les établissements de taille moyenne (23 %), plus petits, ouverts en moyenne 17 heures par semaine et dont le volume de documents est trois fois inférieur à celui des grandes bibliothèques ;
• les points d’accès au livre, ou « points lecture », très présents en territoires ruraux. Avec des horaires d’ouverture réduits (7 h/semaine) et un volume d’offre resserré (2 360 documents), mais une activité de prêt significative.

Pour chaque établissement, l’Atlas fourmille d’informations et d’indicateurs. Au menu : horaires d’ouverture, gratuité de l’inscription, accessibilité aux personnes en situation de handicap, équipement informatique et ressources numériques, moyens humains et financiers, variété de l’offre documentaire, diversité des actions culturelles et des partenariats, valorisation des fonds patrimoniaux… Sa lecture nous apprend, par exemple, qu’une très grande disparité marque les horaires d’ouverture d’une bibliothèque à l’autre. De 12 heures hebdomadaires, en moyenne, pour l’ensemble des établissements, elle monte à 30 heures dans les villes de plus de 20 000 habitants et à 40 heures dans celles comptant 100 000 habitants et plus. Par ailleurs, l’Atlas estime à 2,2 millions le nombre de personnes n’ayant pas accès à une bibliothèque en moins de dix minutes en voiture.

S’agissant de l’accessibilité des bibliothèques aux personnes en situation de handicap, elle est opérationnelle pour 78 % des établissements : 77 % en milieu rural et 82 % en territoire urbain.

La deuxième partie de l’Atlas décline les indicateurs région par région. Quatre familles de carte sont ainsi présentées et commentées :

• l’implantation des équipements et leur typologie ;
• l’amplitude des horaires d’ouverture ;
• la diversité des actions culturelles ;
• l’accessibilité des bibliothèques (aires de rayonnement).

Enfin, la dernière partie de l’Atlas met en avant, d’une part, les mises en réseau des bibliothèques à différentes échelles (départementale, intercommunale, métropolitaine et municipale) et illustre, d’autre part, avec une photothèque les récentes évolutions en matière d’offres de services, d’aménagements et de constructions architecturales.