Sécuriser les forêts en cas de sécheresse exceptionnelle

Publié le 9 octobre 2019 à 12h33 - par

Lors d’une sécheresse exceptionnelle, comme c’est le cas depuis deux ans, le maire doit prendre des mesures pour sécuriser les forêts : limitation, voire interdiction d’accès du public, information, coupe des arbres abîmés et vente du bois déprécié… L’ONF et la fédération des communes forestières expliquent la marche à suivre dans un guide pratique.

Sécuriser les forêts en cas de sécheresse exceptionnelle

Une crise sanitaire majeure touche plusieurs forêts françaises : en Grand Est, Bourgogne Franche Comté mais aussi Auvergne-Rhône-Alpes ou encore Limousin…. En cause : une période de sécheresse et de chaleur exceptionnelles entre juin et octobre 2018, suivie d’un hiver doux favorable aux insectes (scolytes) qui ont profité des arbres affaiblis et d’un épisode de sécheresse/canicule cet été. En juillet, une cellule de crise a été installée auprès de l’Office national des forêts (ONF) pour coordonner une stratégie et un plan d’actions, en lien notamment avec la Fédération nationale des communes forestières (FNCOFOR). L’ONF et la FNCOFOR ont édité un guide pour aider les maires concernés.

Le cas échéant, le maire doit interdire temporairement l’accès du public aux massifs touchés par arrêté municipal, et adopter des mesures de sécurité : informations des usagers, exploitation des arbres dangereux. Il doit aussi contrôler le respect des arrêtés municipaux et préfectoraux.

Il ne s’agit pas de couper les arbres sinistrés sans aucune précaution. Vendre les bois rapidement permet de leur conserver une certaine valeur ; les priorités sont établies en fonction des contraintes de débouchés et de l’ampleur des volumes à écouler. Une stratégie de récolte est déterminée au niveau national et dépend des espèces (cf. endadré). Maîtriser la récolte est essentiel pour ne pas déstabiliser le marché. Une coordination territoriale vise également à orienter au mieux les produits forestiers, en négociation avec les entreprises locales. Des contrats d’approvisionnement avec les transformateurs permettent de sécuriser leur destination et de minimiser les pertes financières pour le propriétaire.

En cas de danger sanitaire, le maire peut acheter des services forestiers de gré à gré (exploitation, débardage…) sans mise en concurrence compte tenu de l’ugence. Les modalités d’achat sont sous sa responsabilité. Les dangers sanitaires de première catégorie requièrent des mesures de prévention, de surveillance ou de lutte imposées par l’autorité administrative dans un but d’intérêt général. Pour les dangers sanitaires de deuxième catégorie, ces mesures peuvent être rendues seulement nécessaires dans l’intérêt collectif, et non obligatoires.

Si la présence de nombreux arbres morts ou dépérissants crée un danger avéré, organiser le partage de bois entre foyers pour satisfaire leur consommation rurale et domestique – affouage – est risqué. L’ONF alerte alors les communes par écrit, en les invitant à privilégier la vente des coupes dans les parcelles identifiées comme présentant un danger accru. La municipalité est libre de ne pas suivre le conseil de l’ONF et de destiner une coupe à l’affouage.

Marie Gasnier

 

Le dépérissement se manifeste par  l’apparition de rameaux puis de branches sèches à la cime de l’arbre, suivie de chutes de branches. Certaines espèces sont davantage touchées – épicéa, hêtre, sapin, et plus localement pin sylvestre et charme. En 2019, 20 % de la récolte en forêt publique pourrait être concernée : sur les 12 millions de m3 de récolte annuelle, au moins 2 millions de m3 de bois seraient récoltés en raison des dépérissements. Pour toute question, les communes doivent contacter l’agence territoriale ONF de leur secteur ou l’Union régionale des communes forestières.


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