Fonction publique : début d’une série de rendez-vous entre Gérald Darmanin et les syndicats

Publié le 8 septembre 2017 à 10h30 - par

Le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin, chargé de réformer la fonction publique, a entamé jeudi 7 septembre une série de rendez-vous avec les  syndicats des fonctionnaires, inquiets pour leur statut, leur pouvoir d’achat et la suppression de 120 000 postes à venir.

Fonction publique : début d'une série de rendez-vous entre Gérald Darmanin et les syndicats
Gérald Darmanin - © Bercy Photo / Gézelin Grée

Ils devaient discuter jeudi des modalités d’organisation d’« états généraux du service public », une réunion « déconcertante » et « surprenante », selon plusieurs syndicats, qui a conduit à la programmation d’un nouveau rendez-vous le 19 septembre.

La compensation de la hausse de la CSG pour les fonctionnaires qui ne bénéficieront pas de baisse de cotisation salariale en raison de leur statut, sera abordée mercredi 13 septembre. Cette série de rendez-vous culminera le 10 octobre avec un rendez-vous salarial touchant à l’ensemble des questions concernant leur rémunération et leur pouvoir d’achat.

La compensation de la CSG concernera tous les agents et pourrait passer par « la suppression de la cotisation exceptionnelle de solidarité de 1 % », selon une source proche du dossier.

À propos des « états généraux », plusieurs syndicats interrogés par l’AFP ont regretté un projet « visant à recueillir les seuls commentaires des agents » dont ni le versant, ni le nombre n’a été précisé, « sur des questions de ressources humaines et de carrières ».

« Très loin de l’objectif affiché initialement par le ministre dans un courrier aux syndicats à la mi-juillet : une grande consultation des agents et des usagers sur les besoins de la population, les missions de service public et les moyens à mettre en œuvre », selon Solidaires.

« On est très favorables à ce type de consultation mais on doit s’interroger sur l’existant et l’avenir, et ça doit précéder les arbitrages budgétaires, pas l’inverse », a déclaré Baptiste Talbot de la CGT-services publics, qui s’est dit « déconcerté ».

« On était pas venus pour ça, on nous a présenté un diaporama et des questions sur les carrières des agents, dont nous connaissons assez bien les revendications », a affirmé Christian Grolier de FO.

Selon Mylène Jacquot de la CFDT, ces « états généraux » seront « plutôt un grand forum, reste à voir l’intitulé et le périmètre, qui semble plutôt restreint à la fonction publique seule et qui n’exclura pas une interrogation sur les missions ».

Interrogé plus largement sur les réformes à venir, M. Darmanin « a été très clair sur le fait qu’il n’y aurait ni négociations, ni texte important sur la fonction publique avant 2019 ».

M. Grolier se montre beaucoup plus inquiet : « il y a ce qu’on sait : le gel du point d’indice pour 2018, la réinstauration du jour de carence, la suppression des 120 000 postes, la CSG compensée mais comment ; ceci étant, les annonces du président de la République sur la différenciation du point d’indice en fonction des trois versants de la fonction publique est une aberration », a-t-il dit.

« Si demain la valeur du point (qui sert à calculer la rémunération des fonctionnaires) est plus forte à l’État qu’à la territoriale, il va y avoir un dumping ; ça remet en cause les grilles indiciaires, le calcul des pensions, c’est un chiffon rouge », a-t-il ajouté. Pour lui « se posera la question de la mobilisation dès octobre ».

 

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