Fonction publique : l’intersyndicale claque la porte de la 1re réunion post-confinement

Publié le 9 juin 2020 à 9h30 - par

Cinq des neuf syndicats de la fonction publique ont claqué la porte, vendredi 5 juin 2020, de la première réunion organisée physiquement après le confinement, jugeant « inacceptable » de discuter de la suppression des CHSCT avant même de « tirer les enseignements de la crise », selon une conférence de presse sur place.

Fonction publique : l'intersyndicale claque la porte de la 1ère réunion post-confinement

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Loi de transformation de la fonction publique
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CGT, FA-FP, FO, FSU et Solidaires soulignent qu’« alors que les CHSCT sont en première ligne pour défendre la santé des personnels, c’est par la suppression de cette institution que la direction de la fonction reprend la négociation ».

« On reprend l’agenda comme si de rien n’était, nous demandons de tirer avant tout les enseignements de la crise, alors que les personnels ont fait la preuve de leur dévouement, particulièrement dans la fonction publique hospitalière », a souligné pour la CGT Jean-Marc Canon.

Plusieurs réunions sont prévues avant la tenue d’un Conseil commun de la fonction publique le 25 juin 2020 pour mettre en œuvre la loi de transformation de la fonction publique qui prévoit notamment la fusion des CHSCT dans les comités sociaux, unanimement dénoncée par les syndicats.

« Reprendre la négociation par la suppression de cette instance est choquant, inacceptable » pour Hervé Moreau, de la FSU. Christian Grolier (FO) estime qu’« il y aurait eu beaucoup plus de dégâts si les CHSCT n’avaient pas été là pendant l’épidémie ».

Les cinq organisations, qui pèsent 58 % des mandats dans la fonction publique, réclament « un bilan de cette crise » avant toute chose et une « réunion salariale » qui ne se borne pas à des « mesurettes partielles », selon les mots de Pascal Kessler (FA-FP).

Gaëlle Martinez (Solidaires) craint que l’invitation à un « rendez-vous » salarial fin juin ou début juillet 2020, formulée par le secrétaire d’État chargé de la Fonction publique Olivier Dussopt, soit un « pseudo rendez-vous ».

Les syndicats réclament une revalorisation salariale générale dans la fonction publique alors que la valeur du point « est quasiment figée depuis plus de dix ans ».

Pour Jean-Marc Canon (CGT), « le gouvernement dit qu’un pour cent de hausse de la valeur du point coûterait 1,9 milliard par an, mais il oublie de dire que 500 millions reviendraient en cotisations sociales et impôts dans le budget de l’État, ce qui revient à 1,4 milliard en réalité ».

Selon lui, le gouvernement veut procéder avec des primes ou des revalorisations catégorielles, qui sont « une reconnaissance légitime, mais pas une augmentation de salaires générale ».

Quatre syndicats ont préféré rester dans la négociation vendredi 5 juin : CFDT, CFTC, Unsa et CFE-CGC.

Pour Luc Farré (Unsa), « à partir du moment où la loi sur la transformation de la fonction publique a été votée malgré notre désaccord, nous continuerons à discuter », notamment pour renforcer le rôle des futures « formations spécialisées » qui doivent remplacer les CHSCT au sein des comités sociaux.

« La CFDT a fait le choix de rester travailler pour créer et préserver le dialogue social dans les fonctions publiques », a indiqué pour sa part cette organisation syndicale dans un tweet.

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