L’AMRF demande un moratoire sur les fermetures de classes et d’écoles

Publié le 10 février 2023 à 10h50 - par

Les maires ruraux s’inquiètent de la volonté de l’Éducation nationale d’accélérer les fermetures de classes et d’écoles en milieu rural.

L'AMRF demande un moratoire sur les fermetures de classes et d'écoles

« L’école rurale doit vivre », clament à nouveau Michel Fournier et Jean-Paul Carteret, respectivement président et 1er vice-président de l’Association des maires ruraux de France (AMRF). L’association est alertée, par des élus de plusieurs départements, de la volonté de l’Éducation nationale « d’appliquer des critères qui aboutissent à une accélération des fermetures de classes et d’écoles rurales », s’inquiète-t-elle dans un communiqué du 1er février. Ces décisions unilatérales affectent la carte scolaire du monde rural, impactent l’aménagement du territoire décidé par les élus, alors même que le « soutien à la ruralité » est affiché comme une priorité par l’État, explique l’AMRF.

« Il ne peut y avoir un discours d’un côté et des actes qui s’en affranchissent », s’indignent Michel Fournier et Jean-Paul Carteret. Ils appellent donc le Gouvernement, en réflexion pour un Agenda rural II, à décréter un moratoire sur les fermetures en attendant sa définition, alors que les propositions de l’État prévoient un « abaissement du seuil de fermeture de classe ou d’établissement ». La baisse du nombre de postes décidée dans la loi de finances pour 2023 ne doit pas pénaliser prioritairement les zones rurales en imposant aux élus et aux familles des regroupements forcés, ajoutent-ils.

La baisse des effectifs d’élèves touche indistinctement le monde urbain et le monde rural. « Pourquoi, quand les directeurs académiques poursuivent le dédoublement des postes en zones denses, le monde rural doit payer le tribu d’une approche comptable déséquilibrée ? », interroge l’AMRF. Consultée par la ministre déléguée chargée de la Ruralité sur le futur Agenda rural promis voilà 7 mois par la Première ministre, l’association souscrit à la volonté affichée officiellement par l’État de favoriser l’égalité devant l’offre scolaire. Celle-ci passe par un droit à l’accès scolaire à proximité et se voit rompue dès lors que l’on impose des contraintes de déplacements aux enfants des champs par des regroupements forcés, rappellent les maires ruraux. Dans l’attente des décisions sur le futur Agenda Rural, que l’AMRF souhaite rapides, l’association demande « la fin des décisions abruptes et a minima l’application par l’État de ses propres engagements dans le premier Agenda rural ».

L’AMRF engage le ministère de l’Éducation nationale à adresser un ordre de service aux préfets et aux directeurs académiques pour les inciter à rencontrer les associations départementales de maires ruraux. L’association nationale entend bien aider ces dernières à obtenir ces rencontres « pour permettre, partout, le dialogue et la co-construction. » Parallèlement, l’AMRF rappelle qu’elle a proposé une révision du fonctionnement des Conseils départementaux de l’Éducation nationale (CDEN) et demande au ministre de l’Éducation nationale d’accélérer la concertation qu’il a promise à ce sujet, depuis plusieurs mois… sans concrétisation à cette heure. L’Association des maires ruraux de France propose un effectif maximal pour les classes multi-âges, la prise en compte de l’allongement des déplacements domicile-école qui résulte d’une suppression d’école et la continuité éducative. « L’École rurale est une chance pour nos enfants car elle conjugue proximité et qualité de l’enseignement, contribuant au bon positionnement de notre système éducatif dans le monde », concluent Michel Fournier et Jean-Paul Carteret.


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