Renforcer la sécurité dans les écoles, un vaste chantier qui implique différents acteurs

Publié le 19 octobre 2023 à 9h15 - par

Protéger enseignants et élèves sans « bunkériser » les établissements scolaires : la sécurité dans les écoles, priorité du Gouvernement après l’attentat d’Arras, demeure un vaste chantier impliquant de multiples acteurs, au premier rang desquels les collectivités locales.

Renforcer la sécurité dans les écoles, un vaste chantier qui implique différents acteurs
© Par Amit - stock.adobe.com

Quels dispositifs de sécurité dans les établissements ?

Les établissements scolaires doivent obligatoirement avoir depuis 2015 un Plan particulier de mise en sûreté (PPMS), qui décrit la conduite à tenir face aux risques et menaces. Des exercices d’entraînement ont lieu tous les ans.

« Il y a eu des progrès ces dernières années, notamment depuis 2015 », a indiqué le ministre de l’Éducation Gabriel Attal évoquant des investissements et des efforts en « matière de formation au sein des établissements », mais aussi « d’équipement, pour lutter contre les intrusions extérieures ».

La sécurisation des bâtiments, elle, relève essentiellement de la responsabilité des collectivités locales, en charge du bâti scolaire : les mairies pour les écoles, les départements pour les collèges et les régions pour les lycées.

Depuis 2015, elles ont agi pour équiper les établissements, avec des dispositifs de contrôle (sas, tourniquets, cartes d’accès, portiques), des caméras de vidéoprotection et de vidéosurveillance à l’entrée, des clôtures ou des systèmes d’alerte confinement et évacuation.

Des « brigades mobiles de sécurité » dépendant du ministère de l’Éducation ont en outre été créées en 2010. Placées sous l’autorité des recteurs, elles ont notamment pour mission de « garantir la sécurité des établissements ».

Quelles mesures après l’attentat ?

Après l’attentat d’Arras, le passage de la France en alerte « urgence attentat » a imposé une série de nouvelles mesures de prévention, en particulier le renforcement du contrôle des abords des établissements scolaires par les forces de l’ordre.

Gabriel Attal a annoncé le déploiement de « près de mille personnels » de ces brigades de « prévention et de sécurité du ministère » pour 58 910 établissements scolaires.

Le ministre a par ailleurs lancé une « enquête flash » auprès des directeurs d’écoles et chefs d’établissements sur l’état d’équipement en matière de sécurité. Ils ont jusqu’au 20 octobre pour répondre à un questionnaire.

« Dans de trop nombreux endroits, l’alarme ne fonctionne pas, la porte d’entrée ne ferme pas correctement ou le parking des professeurs est ouvert en permanence », a relevé Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU (collèges et lycées), à l’issue d’une rencontre mardi 17 octobre 2023 entre les syndicats et le ministre.

Quelles pistes d’évolution et quelles limites ?

Gabriel Attal a évoqué la nécessité d’« aller plus loin » en matière de sécurité. Il a souligné qu’il y avait « plein de pistes, de solutions qui sont sur la table », citant les « portiques » dont se sont dotés certains établissements, les « vigiles », « la vidéosurveillance ».

Lors de sa rencontre mercredi 18 octobre 2023 avec les élus des collectivités locales, il n’a fait cependant « aucune proposition concrète à ce stade », selon André Laignel (PS), premier vice-président de l’Association des Maires de France (AMF). Les élus ont, eux, souhaité la mise en œuvre de formations pour l’ensemble de la communauté éducative et formulé des propositions.

Parmi celles-ci, la présidente de Régions de France Carole Delga (PS) a évoqué la possibilité d’« améliorer la transmission des images de vidéosurveillance », et d’installer « des bornes d’appel dans les lycées pour avoir en urgence le contact avec les forces de police ou de gendarmerie ».

Le président LR d’Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez avait de son côté demandé d’utiliser à titre expérimental des « logiciels de reconnaissance faciale » aux abords des lycées de sa région pour identifier des personnes « suivies pour radicalisation ».

Gabriel Attal et les représentants des collectivités ont prévu d’échanger à nouveau « d’ici à la reprise des cours qui aura lieu le 6 novembre », ont-ils fait savoir dans un communiqué.

Lors de sa rencontre avec les syndicats mardi 17 octobre, Gabriel Attal a évoqué l’idée de « renforcer les équipes mobiles de sécurité, quitte à créer une équipe nationale », a indiqué Élisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du SE-Unsa.

Pour cette syndicaliste, s’il y a « nécessité de mieux sécuriser les écoles et les établissements », ça « ne peut pas transformer les établissements en prisons ».

Il faut répondre aux nouvelles menaces pour assurer la sécurité des collèges sans les « bunkériser », a estimé également le président de Départements de France (DF) François Sauvadet.

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