Quatre élus locaux sur dix sont désormais des élues locales

Publié le 15 mars 2022 à 9h15 - par

Les femmes sont de plus en plus présentes dans la vie politique locale, excepté à la tête des exécutifs.

Quatre élus locaux sur dix sont désormais des élues locales

Élection après élection, la part des femmes progresse parmi les élus locaux, pour atteindre 41,5 % début 2022. La parité est quasiment faite dans les conseils départementaux et régionaux. En revanche, une fois élues, les femmes accèdent encore rarement aux plus hautes responsabilités. Leur part demeure faible parmi les présidents d’exécutifs locaux, constate une récente étude publiée dans le Bulletin d’information statistique (BIS) de la Direction générale des collectivités locales (DGCL) (n° 162 – mars 2022).

Un maire sur cinq est une femme

Au sein des conseils municipaux, 42,2 % des élus sont des femmes début 2022. Elles représentent 45 % des conseillers sans fonction, contre 40,6 % des adjoints et seulement 20,1 % des maires. L’alternance obligatoire d’un homme et d’une femme dans la constitution des listes de candidats s’applique depuis 2014 aux communes de 1 000 habitants ou  plus. En dessous de ce seuil, la parité n’est pas obligatoire et la part des femmes tombe à 37,5 % début 2022. « Plus les communes sont petites, moins les femmes sont nombreuses dans ces conseils municipaux », pointe l’étude. En revanche, elles les dirigent plus souvent : 22,5 % des  maires des communes de moins de 100 habitants sont des femmes, contre 18,9 % dans celles de 500 à 1 000 habitants. Les communes de 100 000 habitants ou plus sont, elles aussi, un peu plus souvent dirigées par des femmes. Parmi les 42 villes de plus de 100 000 habitants, on compte 10 maires femmes en 2022, soit 23,8 %, contre 7 avant les élections municipales de 2020 (16,7 %).

D’un département à l’autre, la proportion de femmes dans les conseils municipaux des communes de moins de 1 000 habitants varie de 32 %, dans la Meuse, à 48 %, dans les Bouches-du-Rhône. Celle-ci se révèle plus faible en Corse et dans les communes de l’Est et du Nord ; plus forte dans les communes des départements littoraux (Bretagne, côtes atlantique et méditerranéenne). L’étude ne retrouve pas cette géographie pour la fonction de maire : la proportion de femmes maires est la plus élevée pour les communes du Centre-Val de Loire, d’Île-de-France et de la partie limousine de la Nouvelle-Aquitaine. À l’inverse, elle est la plus faible en Corse, dans l’Est et sur les bords de la Méditerranée. Certains départements ont enregistré de fortes baisses lors du scrutin de 2020 : la Seine-Saint-Denis (20,5 % avant les élections, 13,2 % aujourd’hui), le Val-de-Marne (de 27,7 % à 23,4 %) et la Guadeloupe (de 28,1 % à 20 %). En Corse-du-Sud, déjà le département où l’on enregistrait le moins de femmes maires avant les élections (12,9 %), cette proportion a encore baissé (11,3 %).

Présidents d’EPCI : les femmes à la traîne

La part de femmes dans les conseils des groupements de communes à fiscalité propre s’avère plus faible : 35 % de femmes dans les conseils début 2022 et… seulement 11,8 % de présidentes. Comme pour les communes, les femmes sont moins nombreuses dans les conseils de groupements de petite taille : 30,9 % parmi les groupements de moins de 15 000 habitants, 39,8 % parmi ceux de plus de 300 000 habitants. Mais, là encore comme pour les communes, elles les dirigent un peu plus souvent : 12,9 % de femmes parmi les présidents des conseils de groupements de moins de 15 000 habitants, contre 7,9 % parmi ceux de 100 000 à 300 000 habitants. En revanche, les plus grands groupements à fiscalité propre (300 000 habitants ou plus) sont, eux aussi, plus souvent dirigés par des femmes en 2022 (22,7 %). Territorialement, la proportion de femmes dans les conseils communautaires varie de 27 %, en Haute-Saône et dans l’Aude, à 49 %, à La Réunion. Elle demeure faible en Corse et dans les EPCI de l’Est et du Nord ; plus forte dans les EPCI des DOM, des Pays de la Loire et de Bretagne. Au final, début 2022, 147 des 1 255 EPCI sont présidés par une femme. Aucune femme ne préside d’EPCI dans 28 départements.

Parité dans les départements, presque dans les régions

Les femmes sont mieux représentées parmi les conseillers départementaux et régionaux. En effet, la parité est imposée parmi les membres des conseils départementaux depuis 2015. Mais seulement 20 % des femmes occupent la fonction de présidente en 2022, contre 49,6 % parmi les vice-présidents et 51,1 % parmi les autres membres. Les départements dirigés par des femmes se situent plutôt dans le Sud de la France métropolitaine. À noter : aucun département n’est dirigé par une femme dans les DOM, en Bretagne, en Normandie et dans le Centre-Val de Loire.

Les conseils régionaux sont les assemblées où les femmes sont les plus représentées parmi les présidents : 6 femmes pour 13 hommes, soit 31,6 % de présidentes début 2022, pour une proportion globale de femmes de 48,5 %.

Contrairement à la tendance observée pour les conseils du bloc communal, les femmes ne sont pas plus souvent présidentes des plus petits départements ou des plus petites régions, conclut l’étude.


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