La BPI planche sur sa doctrine d’intervention sur fond de polémique

Publié le 23 avril 2013 à 0h00 - par

La vice-présidente et le directeur général de la Banque publique d’investissement Ségolène Royal et Nicolas Dufourcq ont planché lundi 22 avril sur sa doctrine d’intervention et tenté de minimiser le vif échange qu’ils avaient eu à ce sujet vendredi 19 avril.

La BPI planche sur sa doctrine d’intervention sur fond de polémique

La BPI doit présenter le 15 mai au Parlement le projet de doctrine sur lequel a travaillé lundi le deuxième conseil d’administration de cette banque des PME, qui rassemble en un seul établissement présent dans chaque région plusieurs outils de financement et d’investissement de l’économie française.

Interrogée par la presse sur d’éventuelles « divergences de vue » au sein de la BPI sur le choix des entreprises à aider, Mme Royal a répondu qu’il fallait « une certaine liberté de parole dans la mise en œuvre d’un nouvel outil ». Elle a assuré que les dirigeants de la nouvelle banque travaillaient en « bonne intelligence ». « Nous sommes conscients, les uns et les autres, de la gravité de la crise économique », a-t-elle déclaré.

Mme Royal avait qualifié vendredi 19 avril 2013 à Rouen « de grave dérapage » les propos du directeur général de cet établissement, qui avait déclaré mercredi que le sauvetage de Petroplus ou des hauts-fourneaux de Florange n’aurait pas représenté « un bon business ». « Notre agenda, c’est la France de 2030.  Petroplus, est-ce la France de 2030 ? », s’était-il interrogé. « La BPI est là pour prendre des risques, parfois elle perdra, parfois elle gagnera », avait rétorqué Mme Royal.

Lorsqu’il avait présenté le projet en Conseil des ministres le 17 octobre, le ministre de l’Économie et des Finances Pierre Moscovici avait semblé clairement montrer la voie en direction des filières d’avenir. « Ce n’est pas un outil défensif, c’est un outil offensif », n’en faisons pas un pompier », avait-il lancé devant la presse.

« On peut bâtir l’avenir aussi avec des entreprises qui momentanément sont en mutation industrielle », a répondu lundi Mme Royal interrogée sur cet épisode. « Cette mutation industrielle-là, ces entreprises qui sont momentanément en difficulté si la banque publique intervient, c’est pour qu’elles sortent justement de ces difficultés et se repositionnent vers le futur, ne serait-ce qu’avec la mutation énergétique », a-t-elle expliqué.

« Il faut être très clair », a ajouté Nicolas Dufourcq, en précisant que la banque n’interviendrait à la rescousse de telles entreprises qu’en appui « de fonds privés ».

 

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