La parité de salaires stagne, les femmes souffrent d’une « pénalité de maternité »

Publié le 9 mars 2023 à 11h00 - par

Les progrès vers l’égalité de salaires sont minimes entre hommes et femmes et ces dernières pâtissent à travers le monde d’une « pénalité de maternité » avec des gardes d’enfants trop chères et des carrières ralenties par les naissances, selon une étude de PwC.

La parité de salaires stagne, les femmes souffrent d'une "pénalité de maternité"
© Par Olivier Le Moal - stock.adobe.com

L’enquête « Les femmes au travail » (Women in Work Index) montre que les progrès vers l’égalité entre hommes et femmes dans l’OCDE ont été « excessivement faibles » sur les dix dernières années, avec un écart de salaire persistant de 14 %, qui n’a reculé que de 2,5 points de pourcentage depuis 2011, détaille PriceWaterhouseCooper (PwC) dans un communiqué du 7 mars 2023.

À ce rythme, il faudra 50 ans pour atteindre la parité, selon le cabinet.

D’autant que les améliorations « au cours de l’année passée découlent davantage de la reprise post-Covid sur le marché du travail que de progrès authentiques », précise PwC.

La firme de conseil estime qu’une « pénalité de maternité », soit une perte de rémunération au cours de la vie pour les femmes qui élèvent des enfants, est le principal facteur expliquant cet écart de salaire.

Elle est due à une progression de carrière plus lente lorsque celles-ci retournent travailler après une naissance, et à la part « injustement faible des soins et de l’éducation des enfants prise par les pères » à travers le monde.

L’étude s’attarde notamment sur le Royaume-Uni, parlant d’une « crise des gardes d’enfants devenues inabordables et d’une faible part des hommes qui prennent des congés parentaux », forçant « une part croissance des femmes à ne plus travailler ».

« Un coût abordable des gardes d’enfants est essentiel pour atténuer les pressions sur les mères et les familles et réduire la charge de travail non rémunérée des femmes ».

« Repenser les politiques de congés parentaux pour soutenir un modèle de deux salaires, deux carrières aiderait à modifier les attitudes sociétales » sur le rôle des pères et des mères et bénéficierait économiquement à la société entière, insiste PwC.

Au sein des pays de l’OCDE, le Royaume-Uni a perdu cinq places dans l’indice de PwC sur l’égalité salariale entre femmes et hommes, passant de la 9e en 2020, en pleine pandémie, à la 14e place un an plus tard, la dernière année de données disponibles.

Le Royaume-Uni reste malgré tout en tête des pays du G7, devant le Canada (18e place), les États-Unis (25), la France (23), l’Allemagne (21), le Japon (28) et l’Italie (30).

Luxembourg, Nouvelle-Zélande et  Slovénie ressortent aux trois premières places de l’indice, avec la plus forte avancée marquée par la Hongrie, désormais 13e, et la plus forte chute par la Suisse (20e).

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