Paris : un cours pour mieux accueillir les personnes trans à l’état civil

Publié le 6 avril 2023 à 8h30 - par

« Transidentité » et non « transsexualité », « transition » et non « transformation » : deux associations ont élaboré, en lien avec la mairie de Paris, un cours en ligne pour former les agents de l’état civil à l’accueil des personnes trans.

Paris : un cours pour mieux accueillir les personnes trans à l'état civil
© Par Yann Vernerie - stock.adobe.com

Présenté jeudi 30 mars à l’Hôtel de Ville, à la veille de la journée internationale de visibilité transgenre, ce cours en ligne, « premier outil en France » de ce type, est « gratuit et accessible à n’importe qui » sur le site bienaccueillirlespersonnestrans.fr, indique à l’AFP Élodie Aïna, la directrice de Paris sans sida.

Avec Outrans, l’autre association qui a mené ce projet, Paris sans sida entend répondre aux « besoins de formation » exprimés par les agents d’accueil et officiers d’état civil, « acteurs involontaires de discriminations du fait de la méconnaissance du sujet ».

Mais aussi mettre fin aux « mauvaises expériences, du côté des personnes trans, dans leur accueil », avec notamment du « mégenrage » quand elles sont appelés « madame » ou « monsieur » à mauvais escient.

« Cela entraîne un renoncement à l’accès aux droits et au système de santé, parfois préoccupants », souligne Élodie Aïna, qui rappelle que, selon l’Onusida, le public trans est « 13 fois plus exposé au VIH que la population générale ».

Parmi les « trois ou quatre termes à éviter », « on ne parle plus de transsexualité mais de transidentité, pour éviter la confusion avec l’orientation sexuelle : une personne trans peut être homo, bi ou hétéro », souligne la responsable associative.

De même, « on parle de transition et non pas de transformation, car la personne ne change pas ». Quant au bon usage du genre, « une personne assignée femme et qui fait une transition vers plus de masculinité est un homme trans, ou bien une personne transmasculine », et inversement, explique la directrice.

« Quand on ne connaît pas le genre, on passe au neutre, par exemple avec le mot personne, pour éviter de faire des impairs », ajoute-t-elle. « Mieux vaut poser la question que de mégenrer la personne. »

La loi du 18 novembre 2016 a assoupli et facilité les démarches auprès de l’état civil, notamment le changement de la mention du sexe, en ôtant l’obligation de fournir des documents médicaux.

Selon l’Hôtel de Ville, en 2022, 122 changements de prénom liés à la transidentité ont été enregistrés dans les mairies d’arrondissement, sur 997 décisions de changement de prénom.

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