CNFPT, INSP, ENM, IRA, INET, ENFIP, EHESP…, les 34 établissements composant le Réseau des écoles de service public (RESP) ont adressé début avril 2024 une note au ministre de la Transformation et de la Fonction publiques contenant 23 propositions « pour une meilleure attractivité des missions et métiers du service public ». « Parfois chargées de recrutement, toujours de formation, la quasi-totalité des écoles se trouvent depuis plusieurs années – au moins cinq – confrontées à un problème sérieux, voire très préoccupant, d’attractivité, qui trouve des prolongements dans le problème non moins important de fidélisation que doivent traiter ensuite les administrations employeuses », explique le Réseau.

L’enquête « attractivité » réalisée en 2023 par le RESP a, notamment, révélé les points suivants :

• une méconnaissance des concours et des dispositifs de préparation, mais un accès aisé à l’information ;
• une complexité des concours liée au nombre d’épreuves, à la durée du processus du recrutement et à l’absence d’informations sur les attendus des épreuves ;
• des motivations liées à des perspectives perçues comme riches, des parcours perçus comme ouverts ; le service rendu à la population et la recherche d’un emploi garanti.

Le RESP a volontairement exclu de ses travaux le pan « statuts et rémunérations ». Sa note envoyée au ministre privilégie cinq axes de travail.

La promotion des valeurs du service public

Le RESP préconise de raisonner par « socles de valeurs » communs à un certain nombre de missions et métiers, voire à la totalité du service public, et de les promouvoir en communication. Selon lui, il convient également de promouvoir les règles déontologiques et éthiques à l’œuvre dans le service public. La note suggère de trouver des facteurs de sens généralistes par familles de métiers, en privilégiant parfois les entrées métiers sur les entrées « fonction publique ». Le RESP invite à créer un label « Service public Safe place » (SPSP) qui défende le principe selon lequel travailler au sein de la fonction publique garantit la protection des employés, comme des usagers, contre toute forme de discrimination.

La communication sur les missions et métiers

Au-delà de la communication autour de Choisir le service public, le Réseau propose d’envisager une campagne autour de figures inspirantes dans des grands métiers du service public. Parallèlement, les campagnes de communication métiers devraient démontrer de manière plus évidente ce que les candidats potentiels « gagnent » à intégrer la fonction publique. Autre conseil du RESP : réviser les fiches de postes.

L’organisation simplifiée des recrutements

Voici les propositions du RESP en la matière :

• engager les services RH de la fonction publique à condenser le calendriers des concours de recrutement pour qu’ils n’excèdent pas 6 à 9 mois entre l’inscription au concours et l’entrée effective dans les écoles de formation ;
• développer, lorsque les échelles de recrutement le permettent, les recrutements nationaux à affectation locale ;
• diversifier les modalités de recrutement hors concours classiques pour faciliter l’accès à la fonction publique de talents que les concours rebutent et élargir le panel des compétences. Ces talents recrutés « autrement » devront aussi être formés au sein des écoles de service public.

L’ouverture aux partenaires

Le Réseau suggère d’organiser une semaine nationale du service public dans les collèges et les lycées et d’engager l’ensemble des écoles dans les Cordées du service public. Il prône de nouer un partenariat avec l’ONISEP afin de sensibiliser et de former les personnels de l’orientation pour développer la connaissance des métiers et des voies d’accès à la fonction publique. Autre proposition : réaliser des ressources numériques (MOOC, webinaires…), comme une « mallette des métiers du public » pour les acteurs de l’emploi et de l’orientation.

La valorisation des écoles du service public

Le RESP demande une communication « plus offensive » pour valoriser les écoles du service public. Dernière proposition : développer les possibilités d’une diplomation ou d’une certification par les écoles et engager toutes les écoles à nouer des partenariats avec les universités pour permettre une diplomation du cursus inscrite dans le schéma de l’enseignement supérieur national et européen.