Budget : le président de la Collectivité européenne d’Alsace dénonce l’effort réclamé aux départements

Publié le 21 octobre 2024 à 10h50 - par

Le président de la Collectivité européenne d’Alsace (CEA), Frédéric Bierry, a « alerté » vendredi 18 octobre 2024 sur l’effort financier réclamé par le gouvernement aux collectivités locales et en particulier aux départements, pointant un « risque d’affaiblissement durable » de leur « capacité à agir pour les habitants ».

Budget : le président de la Collectivité européenne d'Alsace dénonce l'effort réclamé aux départements
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« Les départements comprennent que l’État doit trouver des économies, mais ce n’est pas auprès des départements qu’il faut chercher, car chez nous c’est impossible », a déclaré en conférence de presse Frédéric Bierry.

Prenant l’exemple de la Collectivité européenne d’Alsace, qui a fusionné en 2021 les conseils départementaux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, il a souligné que les 52 millions d’euros de contribution qui lui étaient réclamés par l’État constituaient « un coup de massue de trop ». « Nous ne serons pas en capacité de l’assumer sans affecter durablement notre capacité à agir pour les habitants et les territoires », a-t-il mis en garde. « On est dans une situation gravissime, comme nous ne l’avons jamais été ».

Il a rappelé que différentes décisions législatives et réglementaires prises par l’État ces dernières années, comme la revalorisation du RSA, le dégel du point d’indice des fonctionnaires ou les revalorisations salariales du   de la Santé ont entraîné, pour sa collectivité, 271 millions d’euros de dépenses supplémentaires depuis 2022, sans que celles-ci soient compensées par de nouvelles ressources.

« Tout ça nous avait mis un genou à terre, nous devions trouver 40 millions d’économie si on voulait maintenir le niveau d’investissement », a expliqué Frédéric Bierry. Mais avec une contribution supplémentaire de 52 millions d’euros à dégager pour l’État, comme prévu selon lui dans le projet de loi de finances 2025, « il ne faudra pas que les gens s’étonnent, si c’est voté, qu’il y ait des impacts forts sur leur vie quotidienne », a-t-il averti. Et au niveau national, selon le niveau des contributions demandées aux autres collectivités, « on passerait à 56 départements qui seraient en menace de faillite », a assuré M. Bierry, qui est également vice-président de l’association des départements de France.

Il a exprimé son « refus de toute dépense supplémentaire non financée » imposée aux départements « Car quand on augmente le RSA, c’est l’État qui décide, mais c’est nous qui payons ».

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